
Les marchés continuent de sanctionner durement l’Italie

Les marchés réajustent la hiérarchie des risques entre les pays de la zone euro. La crise institutionnelle en Italie, où le président Sergio Mattarella a nommé lundi l'économiste Carlo Cottarelli, un ancien du FMI, à la tête d’un gouvernement de transition chargé d’organiser des législatives anticipées, finit par coûter cher au pays. Le rendement à 10 ans s’est tendu de 85 pb depuis un mois (dont 22 pb lundi) pour se hisser à 2,65%, soit son niveau le plus élevé depuis l’été 2014. Face à un Bund allemand profitant de la fuite vers les actifs de qualité, le spread italien s’est ainsi écarté de 110 pb pour dépasser 220 pb, une première depuis début 2014, avant le lancement du programme d’achats de la BCE. Malgré le soutien apporté depuis par l’autorité, qui détient près de 20% du stock de dette italienne, le taux 2 ans a atteint 0,9%, alors qu’il était encore négatif mi-mai.
«Les prochaines élections générales en Italie seront centrées sur l’euro, et l’appartenance de l’Italie à la zone euro, et ce qui effraie est que les IIaliens n’en sont plus fans», estime Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum. Le dernier sondage de la Commission européenne d’octobre 2017, montrait déjà que 40% des italiens estimaient que l’euro est une mauvaise chose pour le pays contre 25% pour la zone euro et la France, seulement 45% d’entre eux trouvant que c’est un facteur positif, contre 64% en zone euro. Le risque italien s’est propagé aux autres pays de la zone, avec un écartement de l’ensemble des spreads contre Bund depuis un mois, de 65 pb pour le Portugal et la Grèce, 45 pb pour l’Espagne. Le spread OAT/Bund repasse même au-dessus des 30 pb pour la première fois de l’année.
L’Espagne est également confronté à une crise politique. La motion de défiance déposée au Parlement espagnol par le parti socialiste, après la condamnation de plusieurs membres du parti populaire (PP) du Premier ministre Mariano Rajoy pour corruption, accroît la probabilité d’élections anticipées d’ici la fin d’année dans le pays. Contrairement à l’Italie, les marchés placent une prime de risque nettement moins élevée en Espagne, compte tenu des derniers sondages plaçant en tête le parti de centre-droit Ciudadanos, qui gouverne avec le PP, et formera un groupe au Parlement européen avec En Marche, et par l’érosion du parti populiste Podemos. Le taux à 10 ans espagnol est désormais inférieur de 110 pb à celui de l’Italie, et celui du Portugal de 55 pb.
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