Les marchés actions continuent de privilégier les bonnes nouvelles

La Bourse de Paris a atteint lundi 6 mars un nouveau plus haut historique.
trader perplexe devant des écrans
La santé insolente des marchés actions laisse perplexes les investisseurs.  -  Bloomberg

Les marchés actions affichent une santé insolente qui laisse perplexes plus d’un investisseur. Lundi, la Bourse de Paris s’est offert un nouveau record, l’indice CAC 40 dépassant pour la première fois 7.400 points, à 7.401,15 points. L’indice phare du marché parisien a terminé en hausse de 0,3% à 7.373,21 points, et gagne désormais 13,9% depuis le début de l’année et 30% depuis le point bas de fin septembre 2022.

La forte hausse des taux ces dernières semaines après l’annonce de chiffres d’inflation supérieurs aux attentes ayant provoqué un réajustement des prévisions de taux des banques centrales n’a pu mettre un coup d’arrêt à ce mouvement. L’ensemble des marchés européens affiche des gains à deux chiffres cette année après avoir bien résisté en février. L’indice Euro Stoxx 50 gagne 13,7% depuis janvier. La meilleure performance revient à l’indice italien FTSE Mib avec une hausse de 17,9%. Même Wall Street qui semblait hésiter le mois dernier progresse nettement, mais en retrait des marchés européens, l’indice S&P 500 gagnant 6,2% et le Nasdaq 12,8%.

De quoi donner le tournis aux stratégistes sur les marchés actions. Michael Wilson, chez Morgan Stanley, qui a su prédire le marché baissier début 2022, puis le rebond de fin d’année, pense désormais que Wall Street a un potentiel de hausse à court terme après avoir été jusqu’à la semaine dernière baissier. Il estimait que les niveaux actuels n’étaient pas compatibles avec le repli des résultats à venir en raison de la récession. L’impact des résultats pourrait être finalement plus lent, le marché pouvant bénéficier d’un dollar et de taux plus faibles ou stables.

Des taux au plus haut

«Le gros de la hausse des taux est derrière nous, affirme Alexandre Hezez, stratégiste chez Banque Richelieu. Désormais s’ils progressent encore, le mouvement ne devrait pas être aussi important que l’an dernier.» Ce qui entraîne une baisse de la prime de risque et une hausse des actions. De plus, la faible exposition des investisseurs a un effet multiplicateur. Les investisseurs courent derrière la hausse dès qu’il y a de bons indicateurs ce qui contribue à faire monter davantage le marché.

«La hausse de l’inflation est cyclique, ajoute Alexandre Hezez. Elle s’explique par une croissance plus résiliente. Ce qui est bon pour les marchés actions. Et la fixation par Pékin d’une cible de croissance inférieure aux attentes cette année est finalement une bonne nouvelle parce que cela pourrait permettre d’éviter une surchauffe de l’économie.» Pour ce dernier, un équilibre entre inflation et croissance semble se mettre en place. Même si les taux se sont ajustés à la hausse et qu’ils restent élevés longtemps, le marché semble avoir une meilleure visibilité sur cette trajectoire, ce qui influe aussi favorablement sur la prime de risque actions.

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Le marché reste aussi très technique. «En l’absence de récession imminente, nous pensons qu’un positionnement modéré réduit la menace d’un retournement brutal conduisant à d’importants replis des actions, affirme Emmanuel Cau, stratégiste actions chez Barclays. L’exposition aux actions des hedge funds macro et des fonds risk parity est en dessous de la moyenne, l’exposition des fonds à cible de volatilité est faible et les fonds communs de placement n’ont pas augmenté les actions et privilégient les obligations et le crédit et restent longs sur le cash.» Ce dernier estime que des bénéfices potentiellement plus résistants en 2023 signifient également que les rachats d’actions pourraient encore constituer un soutien, même si les volumes pourraient être moindres.

Michael Wilson juge toutefois que le risque reste réduit à moyen terme en raison du potentiel de baisse des bénéfices. Il note un écart inhabituel entre les résultats et les cash flows des entreprises au plus haut depuis 25 ans. De son côté Alexandre Hezez souligne qu’en cas d’inflation persistante, les banques centrales pourraient aller vers des niveaux que personne ne souhaite sur les marchés. Des marchés qui ne prennent clairement pas en compte ce risque.

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