
Les laboratoires spécialisés mènent la danse dans les fusions pharmaceutiques
Le secteur pharmaceutique a fait un retour remarqué sur le marché des fusions & acquisitions l’an dernier, avec une valeur des transactions de 220 milliards de dollars (188 milliards d’euros), montre le dernier rapport «Firepower Index» du cabinet EY. Si les grands laboratoires traditionnels ont mis en œuvre des cessions d’actifs non stratégiques dans le cadre d’une politique de rationalisation de leur portefeuille, ce sont les laboratoires spécialisés et les sociétés de biotechnologie qui ont représenté 60% de ce montant. Leur objectif est d’atteindre une taille critique qui leur permette de rester concurrentiel dans un contexte tarifaire mondial difficile.
Le rapport souligne que sur les cinq années passées, ces deux dernières catégories ont enregistré «une croissance cumulée de leur chiffre d’affaires plus de cinq fois supérieure à celle des grands laboratoires». Elles ont par ailleurs fourni un retour aux actionnaires deux à trois fois plus élevé que celui procuré par les «majors» pharmaceutiques. Les laboratoires spécialisés américains ont en outre souvent largement utilisé le dispositif d’inversion fiscale dans leurs investissements à l’étranger. Leur bilan solide et le soutien des marchés boursiers ont accru leur force de frappe pour financer des opérations de plus en plus importantes, comme en témoigne Actavis qui aura pris en moins de deux ans le contrôle successif de Warner Chilcott, Forest Lab. et Allergan.
«L’année 2015 devrait être marquée par d’importantes opérations de M&A fortement concurrentielles dans la biopharmacie, avec des montants de transaction en constante progression», pronostique Marc-André Audisio, associé au département Transaction Advisory Services d’EY en France. Il juge que l’écart de croissance défavorable aux grands laboratoires représente pour ces derniers un défi difficile à relever car «il n’y a actuellement pas assez de cibles disponibles pour compenser l’insuffisance des recettes».
La hausse de la valorisation des cibles potentielles pourrait en outre les inciter à financer leurs transactions en recourant à des émissions de titres dilutives. D’ici à 2017, la hausse moyenne des ventes des grands laboratoires devrait être tout juste supérieure à 1%, contre une progression à deux chiffres pour les autres sociétés du secteur, d’où un écart de croissance de 100 milliards de dollars prévisible à cet horizon.
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La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, dépose plainte après des accusations sur la gestion des cotisations sociales de Setforge
Paris - La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a porté plainte vendredi «pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de l’association AC !! Anti-corruption ", qui l’a récemment accusée d'être intervenue pour faire baisser les cotisations dues par une entreprise, ce que revendique la ministre démissionnaire. C'était un «acte de gestion justifié», selon la ministre du Travail. Selon la plainte de l’association, Mme Panosyan-Bouvet est intervenue pour faire baisser les cotisations dues par l’entreprise Setforge à l’Urssaf, et ce possiblement malgré une décision de justice défavorable à la société, comme l’avait écrit Mediapart début septembre. Cette plainte contre X dénonce plusieurs infractions possibles comme la prise illégale d’intérêts, le détournement de fonds publics ou la concussion, mais aussi l’abus d’autorité, l’abus de biens sociaux ou la présentation inexacte des comptes annuels. «Cette plainte porte sur une décision que j’ai prise en avril dernier à la requête de délégués syndicaux (CFDT, CGT), d’élus locaux (maire et président d’intercommunalité, sénatrice) et d’autorités locales et nationales (préfet, directeur de l’industrie de défense à la Direction générale de l’armement)», rappelle Astrid Panosyan-Bouvet, dans un communiqué transmis à l’AFP. Elle indique avoir agi «en concertation avec Matignon et Bercy, comme il est d’usage dans ce genre de cas, et dans le respect du droit, pour autoriser une modification d’un taux de cotisation sociale d’un des sites de Moselle d’une entreprise industrielle, avec laquelle je n’ai strictement aucun lien». La fragile situation de la société menaçait alors d’entraîner la suppression d’une centaine d’emplois, a fait valoir le ministère. «Cette plainte a été déposée par une association sans agrément, en énumérant des infractions aussi graves qu’hétéroclites», regrette Astrid Panosyan-Bouvet. «Quand la probité est mise en doute avec la volonté manifeste non pas de questionner une décision mais de nuire et cultiver une défiance malsaine, c’est la possibilité même de l’action publique qui est fragilisée», estime la ministre qui accuse «l’association AC !! Anti-corruption d’avoir élaboré et diffusé cette plainte mensongère». Dans une réponse adressée à l’AFP lundi, l’Urssaf avait précisé qu'à la «suite d’un arbitrage rendu par la ministre du Travail, la Carsat d’Alsace-Moselle a régularisé les taux de cotisation ATMP (accidents du travail et maladies professionnelles) applicables à l’établissement de l’entreprise Setforge sur les exercices 2022 à 2025. Suite au recalcul effectué en mai 2025, l’Urssaf a remboursé les cotisations trop perçues». «Préalablement à ce remboursement, l’entreprise n’avait aucune dette vis-à-vis de l’Urssaf et n’avait pas fait l’objet d’un redressement de la part de l’Urssaf», selon cette source. Pour AC !! Anti-corruption, l’intervention de la ministre sur les taux de cotisation «a eu pour conséquence directe de soustraire à la Sécurité sociale des sommes qui lui étaient dues et de faire bénéficier Setforge d’un effacement de dette sociale injustifié». © Agence France-Presse -
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