
Les hedge funds se tournent de plus en plus vers les données alternatives

Plus de la moitié des gérants de hedge funds (53 %) utilisent des informations non conventionnelles comme les comportements d’achat des consommateurs, les tendances des réseaux sociaux, les conditions météorologiques ou les images satellites, révèle une nouvelle étude de l’Alternative Investment Management Association (AIMA). Cette étude a été réalisée auprès de 100 gérants de hedge funds dans le monde représentant 720 milliards de dollars d’actifs.
Sur ces 53 %, 25 % utilisent ces données alternatives depuis plus de cinq ans et sont considérés comme “leaders” sur le marché par l’AIMA. Cela correspond à 13 % seulement de la population totale sondée.
Les “market leaders” sont en majorité installés en Amérique du Nord (53 %) et sont plutôt des gérants long/short actions (31 %). Il s’agit à 54 % de sociétés gérant moins de 5 milliards de dollars d’actifs.
La performance est sans surprise la raison principale invoquée pour l’utilisation de ces données non traditionnelles. 69 % des précurseurs utilisent ces données non traditionnelles pour les aider à dégager une surperformance. Toutefois, l’étude observe que l’utilisation des données alternatives pour la génération de performance dépend de l’approche d’investissement adoptée. Ainsi, les gérants fondamentaux vont plutôt se servir de ces informations pour valider une idée d’investissement, alors que les gérants quantitatifs vont se fonder sur ces données pour prendre des décisions d’investissement. La gestion du risque est aussi citée par 23 % des sondés utilisant les données alternatives depuis plus de cinq ans.
L’immédiateté des données alternatives est un avantage
Trois grandes catégories de données alternatives sont privilégiées par les “leaders” : les données collectées sur internet ; celles provenant de réseaux d’experts ; enfin, celles liées aux dépenses de consommation et de style de vie, comme la fréquentation des centres commerciaux, les reçus de cartes bancaires. L’étude souligne aussi que 10 % des gérants utilisent des données liés au climat, à l’heure où cette question devient cruciale. Là encore, le choix des informations dépend du style des gérants. Les fonds long/short actions ont tendance à utiliser principalement les données relatives aux sentiments, les avis en ligne et les données de paiement. Les hedge funds quantitatifs leur préfèrent les données météorologiques, les images satellites, les données logistiques, ainsi que les données collectées sur le web. Les CTA quant à eux s’intéressent plutôt aux données logistiques et celles de dépense et de style de vie.
L’utilisation de ces sources nouvelles devrait s’amplifier. 61 % des leaders interrogés par l’AIMA pensent qu’elles vont être plus largement adoptées dans les cinq années qui viennent et 83 % indiquent qu’ils vont augmenter leurs dépenses dans ce domaine sur les trois prochaines années. La crise que nous vivons actuellement pourrait aussi jouer un rôle de déclencheur. “L’immédiateté des données alternatives, en comparaison avec le décalage d’information que l’on obtient en travaillant avec les données plus traditionnelles est particulièrement utile dans de tels moments, lorsque les marchés cessent de fonctionner normalement”, note Jack Inglis, CEO de l’AIMA.
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