Les fonds espèrent une meilleure gestion des risques grâce aux pratiques ESG

Cette motivation, évoquée par 64 % des fonds, précède les attentes des investisseurs, raison évoquée par 51 % du panel, selon Novethic
Virginie Deneuville

L’intégration des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) est orientée, pour les fonds d’investissement, vers la gestion des risques. 64% d’entre eux la place comme le premier facteur de décision dans la mise en place de ces critères, selon une étude réalisée par Novethic entre mars et mai 2011, auprès de 74 sociétés membres de l’Afic (Association française des investisseurs en capital) et/ou affiliées au programme FSI France Investissement.

«L’évaluation ESG contribue à approfondir la connaissance d’une société de gestion sur une entreprise cible et à identifier les risques potentiels», relève l’étude. Cette raison intervient avant celle liée aux attentes des investisseurs, avancée par 51% du panel. Les fonds évoquent ensuite la réduction du risque de réputation (46% du panel), l’amélioration de la valorisation des participations (43%) et la facilitation des levées de fonds (32%).

«Pour le capital investissement, les pratiques ESG constituent une évolution naturelle, a estimé jeudi Olivier Millet, président du club développement durable de l’Afic et président du directoire d’Ofi Private Equity, à l’occasion d’une conférence. Je suis persuadé que la due diligence d’acquisition ESG va se systématiser dans les cinq ans qui viennent et que la mise en avant des critères ESG lors des cessions va se formaliser».

«Il s’agit d’une logique gagnant-gagnant pour l’ensemble des parties. Souvent, une approche environnementale plus active permet une réduction des coûts», a indiqué Jacques Garaïalde, directeur associé de KKR.

Selon l’enquête, l’évaluation ESG affecte la décision d’investissement des fonds, 45% ayant déjà refusé d’investir dans une société pour des critères ESG et 12% ayant été amenés à réduire la valorisation d’une société cible.

«Une étude est actuellement menée par l’école Polytechnique pour évaluer les pratiques ESG dans la valorisation d’entreprise», a souligné Olivier Millet. Pour autant, «il faut faire attention à ne pas mettre les pouvoirs publics dans une logique où l’on peut tout quantifier. Il faut montrer la bonne direction et jouer la bonne balance», a estimé Jacques Garaïalde.

Si des politiques ESG sont progressivement mises en place par les fonds, les moyens d’évaluation restent encore majoritairement informels. Seuls 18% des sociétés ont ainsi réalisé un diagnostic de leurs pratiques ESG.

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