Les fonds d’investissement se penchent sur le financement d’avions d’affaires

Un consortium composé notamment de Blackstone et de Carlyle lance un véhicule de dettes de 2 à 2,5 milliards de dollars.
Antoine Landrot

Alors qu’il vient d’annoncer son intention de se séparer de sa banque d’affaires, Blackstone se consacre plus que jamais à ses activités d’investissement: le plus grand gestionnaire alternatif au monde participe, à travers sa plate-forme de crédit GSO Capital Partners, au lancement d’un fonds de dette de 2 à 2,5 milliards de dollars consacré au financement aéronautique spécialisé dans les avions d’affaires. Mais il ne sera pas seul: son partenaire Franklin Square Capital Partners (dont GSO conseille une partie de la gestion), Carlyle et AE Industrial Partners sont également partie prenante dans cette initiative. La répartition des apports n’est pas précisée.

Baptisé Global Jet Capital, ce véhicule de niche se concentrera sur le financement d’acquisition de business jets de grandes tailles, neufs ou d’occasion, d’un coût unitaire d’au moins 30 millions de dollars. Il fournira de la dette mezzanine, hypothécaire, plusieurs types de crédit-bail, ainsi que des paiements échelonnés (progressive payments) aux acquéreurs.

Le lancement de Global Jet Capital sera annoncé officiellement aujourd’hui, à l’occasion de l’assemblée générale de la National Business Aviation Association, en Floride. Mais un communiqué de presse était déjà en ligne hier sur le site internet de Carlyle.

De manière générale, la dette aéronautique fait partie des classes d’actifs alternatives, ce qui correspond au positionnement de Blackstone. Sa particularité – à l’instar du financement d’infrastructures, dans lequel le gestionnaire américain est déjà présent – vient de ce qu’elle est adossée à un actif tangible, relativement liquide en cas de défaut de l’emprunteur. Le fait que le nouveau fonds de Blackstone se concentre sur l’aviation d’entreprise lui permettra l’éviter la concurrence frontale des banques qui monopolisent le financement des avions de ligne, pour des montants beaucoup trop importants pour un fonds d’investissement.

Or, si l’on en croit les industriels, le marché serait promis à un avenir radieux après un véritable trou d’air entre 2008 et 2012. Il pourrait atteindre 280 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, selon les prévisions de l’équipementier Honeywell International publiées dimanche. Les compagnies aériennes et les entreprises devraient commander 9.450 appareils au cours de la même période. Les prix unitaires devraient continuer à augmenter, les acheteurs semblant favoriser les appareils longue portée, plus onéreux.

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