
Les émissions de nouvelles dettes accélèrent sur le marché euro corporate
Le marché primaire obligataire corporate euro s’est offert une deuxième journée très active, après des semaines de vache maigre, avec plus de 6 milliards d’euros émis mardi. Lundi, les émetteurs sur ce marché avaient déjà placé 3,7 milliards, dont un green bond de Suez en trois tranches pour 2,6 milliards.
Mardi, RWE (2 milliards d’euros d’obligations vertes en deux tranches), Deutsche Bahn (900 millions d’euros), Bouygues (2 milliards en deux tranches) et Fresenius 1,250 milliard en deux tranches) ont sollicité le marché obligataire. Cette fenêtre de tir a également été mise à profit par Elis (300 millions), un émetteur crossover (en partie high yield). Au total, le marché a pu absorber 6,45 milliards d’euros alors que la volatilité s’est un peu apaisée sur les actions et le crédit.
Les carnets d’ordres ont été soutenus avec des demandes jusqu’à 4 fois supérieures à l’offre (Bouygues, notamment), en particulier sur les maturités les plus courtes. Le placement d’Elis a été sursouscrit 10 fois, selon Bloomberg (carnet d’ordres de 3,3 milliards d’euros). Mais les émetteurs doivent aujourd’hui payer des coupons bien plus élevés qu’au cours des deux dernières années en raison de la hausse des taux et de l’écartement des spreads (150 points de base en moyenne sur l’investment grade euro).
Pour Antoine Lesné, stratégiste chez SPDR, les entreprises qui le peuvent viennent dans le marché avant que la Banque centrale européenne (BCE) n’arrête ses achats d’obligations corporate. Après des semaines difficiles, ces dernières profitent aussi de la moindre opportunité pour émettre leurs obligations. Les banquiers sur le marché primaire observent que la décision de lancer la transaction est souvent prise le matin même de l’opération sans même de marketing en amont. Dans des marchés aussi volatils, avec des risques toujours nombreux, les fenêtres peuvent rapidement se fermer.
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