
Les efforts des investisseurs au sujet du climat font débat

Le verre est-il à moitié vide, ou à moitié plein ? Hier, l’ONG britannique Asset Owners Disclosure Project (AODP) a salué, dans son étude annuelle, les efforts des grands investisseurs mondiaux en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Parmi les 500 principaux institutionnels, qui totalisent 27.000 milliards de dollars (24,8 milliards d’euros) d’actifs, 60% fournissent désormais des informations sur l’impact potentiel du changement climatique sur leurs portefeuilles, contre 51% l’année précédente - les données ont été collectées en novembre 2016. Du côté des 50 premiers gestionnaires d’actifs (43.000 milliards de dollars placés pour le compte de leurs clients), 70% communiquent sur le sujet. Entre 2015 et 2016, les investissements bas carbone ont progressé de 68% à 203 milliards de dollars, mais ne représentent que 0,5% des actifs sous gestion.
Plusieurs initiatives y ont contribué : l’accord de Paris conclu fin 2015, les conclusions du groupe de travail du FSB sur le climat, publiées en décembre dernier pour être prises en compte au G20 de juillet, ou encore l’exemple français de la loi de transition énergétique.
Mais selon les points de vue, un investisseur peut être qualifié de bon comme de mauvais élève. Ainsi, seuls 112 détenteurs d’actifs (97 en 2015) et 23 gérants ne se bornent pas à communiquer et passent concrètement à l’action pour limiter les risques climatiques.
Même ceux qui agissent créent la polémique. C’est le cas d’Axa, passé du 40e au 23e rang du palmarès des détenteurs d’actifs les plus vertueux réalisé par AODP. Mardi, le groupe a annoncé étendre à Axa IM, et donc aux actifs gérés pour compte de tiers, sa politique de désinvestissement des entreprises tirant plus de 50% de leur chiffre d’affaires du charbon. Mais à l’occasion de l’assemblée générale de l’assureur hier, l’ONG Les amis de la Terre lui a demandé d’étendre cette politique à son autre filiale de gestion d’actifs, AllianceBernstein, et de choisir un seuil plus ambitieux, à l’instar d’Allianz et du fonds de pension norvégien (30%) ou de CNP Assurances (25%).
En effet, souligne l’association, Axa a investi, en 2016, 90 millions de dollars dans le groupe sud-coréen Kepco, qui tire 46% de ses revenus du charbon. En outre, considérer le chiffre d’affaires et non la production d’électricité permet à Axa d’investir dans RWE, PGEet Enea, qui tirent moins de 30% de leurs revenus du charbon, mais produisent plus de 60% de leur électricité à partir de cette énergie fossile.
Plus d'articles du même thème
-
Aberdeen va perdre 20 milliards de livres d’actifs gérés pour Phoenix
Phoenix va réinternaliser 20 milliards de livres d’actifs actuellement gérés par Aberdeen, a-t-il annoncé lors de la publication de ses résultats le 8 septembre. Actuellement, 5 milliards de livres sur les 39 milliards d’actifs du portefeuille d’annuities du groupe britannique sont gérés en interne. Il s’apprête à y ajouter 20 milliards de livres environ. Il s’agit d’une évolution dans la gestion des actifs annuities de Phoenix, en vue de réduire les coûts. Le groupe précise toutefois n’avoir aucune intention de devenir une société de gestion à part entière, ni de gérer des actifs externes. -
Le Fonds de réserve des retraites accueille sa responsable ISR
Sophie Haas va déployer la politique d'investissement responsable du FRR. Elle rejoint la direction financière. -
Schroders récupère un mandat de 3,9 milliards d'euros en actions ISR
Le fonds de pension PFZW en pleine réorganisation de son portefeuille a mis fin à ses mandats précédents avec BlackRock, LGIM et AQR.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Cuba : une nouvelle panne d'électricité géante pour la cinquième fois en un an
La Havane - Une nouvelle panne générale d'électricité touche Cuba mercredi, la cinquième en moins d’un an sur l'île, qui fragilise l’activité économique du pays et met à rude épreuve la vie quotidienne des habitants. «Il y a eu une déconnexion totale du système électrique qui pourrait être liée à une panne inattendue» de la centrale électrique Antonio Guiteras, située au centre de l'île, a indiqué le ministère de l'Énergie et des Mines sur son compte X. Les autorités ont précisé par la suite que la panne, qui s’est produite aux alentours de 09H15 locales (13H15 GMT), était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale électrique, la plus importante du pays, ce qui a provoqué son arrêt et l’effondrement de l’ensemble du réseau. Le Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, a assuré sur X que le pays avait «une stratégie bien définie» pour rétablir l'électricité «dans les plus brefs délais». Depuis octobre 2024, l'île communiste de 9,7 millions d’habitants a déjà subi quatre pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Dans les rues de la capitale, de rares feux de signalisation fonctionnent, récemment équipés de panneaux solaires, tandis que de nombreuses personnes ont regagné leur domicile pour tenter de se préparer à l'éventualité d’une panne prolongée. «A nouveau, une journée de perdue ! Agonie et tristesse et pour certains désespoir», déplore auprès de l’AFP Alina Gutiérrez, 62 ans, qui a appris la nouvelle de la panne alors qu’elle faisait des achats sur un marché de fruits et légumes dans un quartier central de La Havane. Elle se hâte maintenant de rentrer chez elle, pour «prendre toute l’eau possible» de réserve et «attendre pour voir combien de temps cela va durer», alors que de nombreux immeubles dans la capitale sont alimentés en eau grâce à des pompes électriques. Dimanche, cinq des quinze provinces de l'île avaient déjà été plongées plusieurs heures dans l’obscurité en raison d’une panne sur une ligne du réseau électrique. «Dépense importante» Outre les grands hôtels et certains hôpitaux, dotés de groupes électrogènes, de plus en plus de familles et de propriétaires de petits commerces privés ont acquis de petits générateurs électriques pour pallier les pannes et délestages toujours plus fréquents. Mercredi, dans les quartiers les plus aisés de La Havane, le ronronnement de générateurs est continu, mais les coupures fragilisent notamment les petits commerces privés, qui ont fleuri depuis leur autorisation en 2021. «Cela nous affecte beaucoup», explique à l’AFP Odette Leon, 34 ans, propriétaire d’une pâtisserie dans l’ouest de la capitale. «Nous avons un générateur, mais cela entraîne une dépense plus importante parce qu’il faut du carburant, qui en ce moment n’est pas très facile à trouver», explique-t-elle, en demandant à ses employés d’annuler les commandes jusqu'à nouvel ordre. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. Deux centrales flottantes louées à une entreprise turque et des générateurs, qui complètent le réseau énergétique, sont alimentés par des combustibles que Cuba importe difficilement. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant l'été, alors que la consommation atteint des pics en raison des températures élevées, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Outre les coupures d'électricité, les habitants souffrent de pénuries en tous genres et d’une forte inflation. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. Jordane BERTRAND © Agence France-Presse -
Au nom de la rose
Entre le PS et Macron, la guerre des nerfs
Le chef de l'Etat est en première ligne pour tenter d'obtenir un accord de non-censure avec les socialistes. Sébastien Lecornu sera à la manoeuvre, mais c'est le bien lui qui décidera ce qu'il consent à lâcher -
Tour de chauffe
« Bloquons tout » cible Macron, les syndicats en embuscade
Après la mobilisation de mercredi, les organisations syndicales font monter la pression sur Sébastien Lecornu pour leur journée d'action du 18 septembre