
Les banques américaines réussissent leurs stress tests

Une nouvelle crise économique ne saurait faire tomber les géants de Wall Street. Les 34 plus importantes banques américaines ont toutes passé avec succès les tests de résistance (stress tests) prévu par la loi Dodd-Frank et organisés par la Réserve fédérale, a annoncé la banque centrale hier soir. Même en cas de crise majeure, qui verrait le taux de chômage américain tendre vers les 10%, les marchés actions dévisser de moitié et les prix de l’immobilier commercial chuter de 35%, les banques américaines resteraient solvables et bien capitalisées, avec un ratio de solvabilité tier one de 9,2% en moyenne contre 8,4% l’an dernier et une exigence de 4,5%. Les banques accuseraient toutefois des pertes totales de 383 milliards de dollars (343 milliards d’euros) dans ce scénario, selon la Fed. Des pertes élevées mais largement inférieures au capitaux levés par ces 34 banques depuis 2009, que la banque centrale estime à 750 milliards.
«Les résultats de cette année démontrent que même en cas de récession sévère, nos plus grandes banques resteraient bien capitalisées», a souligné le gouverneur de la Fed Jérôme Powell dans un communiqué. «Cela leur permettrait de continuer à prêter au cours du cycle économique, et de soutenir ainsi les ménages et les entreprises dans des temps difficiles.»
Toutes les banques ne sont pas égales face aux stress tests, et cette année Citigroup affiche le meilleur ratio de fonds propres à 9,7%, contre 9,1% pour JPMorgan, 8,9% pour Bank of America Merrill Lynch, 8,6% pour Wells Fargo et 8,4% pour Goldman Sachs. Sur le ratio supplémentaire de levier, Morgan Stanley, State Street et Goldman Sachs finissent toutefois proches du seuil minimum de 3% à respectivement 3,8%, 4,1% et 4,2%.
Ces résultats rassurants sur la solidité des bilans ne garantissent pas pour autant aux banques qu’elles pourront verser des dividendes à leurs actionnaires et racheter une partie de leurs propres actions comme elles l’entendent. La Fed se prononcera le 28 juin sur les plans de rémunération des actionnaires à l’issue d’une deuxième phase des tests de résistance. Les 34 banques testées devraient reverser plus de 120 milliards de dollars à leurs actionnaires au cours de l’année qui vient, soit environ 85% de leurs profits, contre environ 75% l’an dernier, d’après la moyenne des anticipations d’analystes compilées par l’agence Bloomberg.
Plus d'articles du même thème
-
La BCE laisse de nouveau ses taux directeurs inchangés
Comme en juillet, la Banque centrale européenne maintient son principal taux à 2% après l'avoir divisé par deux en un an. -
La justice bloque provisoirement la destitution de la gouverneure de la Fed
Une juge fédérale a estimé que le président Donald Trump ne peut pas licencier Lisa Cook par une simple lettre et sur la base d’allégations pour fraude qui n’ont tien à voir avec l’exercice de ses fonctions. -
Les gestionnaires changent leurs vues sur les taux directeurs
Les prévisionnistes sondés par L’Agefi ont davantage touché à leurs prévisions de taux début septembre que début juillet. Ils repoussent la dernière baisse de la Banque centrale européenne à la fin de l’année plutôt qu’en septembre, et voient la Fed relancer prochainement son assouplissement, en parallèle d’une repentification de la courbe.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »