
Les associations financières s’inquiètent de la réforme des quotas carbone

C’est une lettre ouverte que les membres du Conseil de l’Union européenne, de la Commission et du Parlement européen vont lire avec attention. Huit associations financières, dont celle des marchés financiers en Europe (AFME, Association for Financial Markets in Europe), mettent en garde la Commission sur la tournure que prend le système européen d’échange de quotas d’émissions de CO2, autrement appelé ETS, pour emission trading scheme.
Au mois de juin dernier, un texte visant à moderniser la directive ETS a été voté en première lecture par le Parlement européen. Mais les associations financières sont vent debout contre un amendement qui aurait pu passer inaperçu Mais pas pour tout le monde. «Les députés européens ont soutenu des amendements visant à limiter la participation à l’EU ETS des entités de conformité et des intermédiaires financiers achetant des quotas en leur nom, au milieu d’allégations non fondées selon lesquelles la hausse des prix de l'énergie est directement liée à un comportement spéculatif des intermédiaires financiers», s’étranglent les associations.
Risque sur l'équilibre du marché
Selon le groupement d’associations, restreindre l’accès au marché des institutions financières est une très mauvaise idée. Cela «compromettrait la capacité de nombreuses entreprises à gérer leurs risques liés aux fluctuations du prix des quotas d'émission». Plutôt que de rendre le marché des quotas carbone moins volatil, de telles restrictions «réduiraient plutôt la liquidité à la fois sur les marchés à long terme et dans les enchères», ce qui aurait l’effet contraire de celui escompté. Les associations visent aussi le portefeuille des Etats en assurant que la mauvaise tenue des enchères pourrait laisser les Etats sans les revenus qu’ils peuvent en attendre. «Au cours des seuls sept premiers mois de 2022, les enchères ont rapporté 24 milliards d’euros aux États membres», rappellent les associations.
Ce texte, qui fait partie du plan européen «Fit for 55 in 2030» visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici 2030, entre maintenant dans une nouvelle phase de discussion entre le Conseil, le Parlement et la Commission. Nul doute que l’amendement dénoncé sera examiné avec la plus grande attention.
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