
Les acteurs financiers sont surveillés sur le climat

Nous voulons que la place de Paris garde son rôle de leader de la finance verte», a lancé Bruno Le Maire, ministre des Finances, au Climate Finance Day, vendredi 29 novembre à Paris. Plusieurs mesures ont été annoncées pour mieux contrôler et soutenir la finance durable. Les engagements sur le climat des acteurs financiers seront d’abord évalués et contrôlés «de manière totalement indépendante» par l’ACPR et l’AMF qui présenteront un rapport conjoint en novembre 2020. Un observatoire des actions et réalisations, créé par les acteurs eux-mêmes, sera également mis en place pour permettre une revue des pairs. Enfin, la Banque de France et l’ACPR appliqueront en 2020 un premier exercice de stress test climatique sur les banques et les assureurs. «Je propose que ces dispositifs soient également mis en place en Europe», a indiqué le ministre.
Le budget 2020 prévoit par ailleurs la fin des soutiens publics à l’export des projets de recherche, d’exploration et de production du charbon. «Nous irons plus loin en réalisant une revue globale de toutes les garanties de financement à l’exportation. Elle sera rendue publique au premier trimestre 2020 et les décisions pourront être prise dans le budget 2021», a affirmé Bruno Le Maire. Un budget vert sera également présenté dans la loi de finances de 2021.
En Europe, le gouvernement affiche aussi ses ambitions. Il propose d’augmenter le capital de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) de 10 milliards d’euros avant la fin 2022 pour que ses financements pour la transition écologique passent de 60 à 70 milliards d’euros par an. La France prendra sa part d’effort en augmentant sa participation au capital.
Le gouvernement pousse également pour qu’une taxe carbone aux frontières sur les produits importés soit proposée dès 2020 pour une mise en place en 2022. «Le protectionnisme climatique a du sens », estime Bruno Le Maire.
Pour soutenir la finance durable, le gouvernement souhaite que la taxonomie européenne des actifs verts sorte dès 2021 plutôt que 2022 et que le référentiel de performance environnementale des entreprises soit utilisable dès 2022. La France fera des propositions à la Commission européenne pour établir des standards harmonisés de transparence des émissions de gaz à effet de serre des entreprises. Le ministre appelle également les assureurs et banquiers européens à suivre les engagements pris par la place parisienne en sortant du charbon dès 2030 et à aligner leurs investissements sur un réchauffement de moins de 2 degrés.
Plus d'articles du même thème
-
La chaire de triple comptabilité veut apporter sa pierre à la durabilité des entreprises
Cette nouvelle chaire vise, avec l’école d’économie Aix-Marseille et l’Institut Louis Bachelier, à apporter une caution académique à la méthodologie du cabinet conseil Goodwill Management. -
Un groupe d'investisseurs publics et privés lève son premier fonds pour 510 millions de dollars
Le fonds d'infractrures durables est géré par Pentagreen Capital. -
Le Fonds de réserve des retraites accueille sa responsable ISR
Sophie Haas va déployer la politique d'investissement responsable du FRR. Elle rejoint la direction financière.
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- L'investissement dans une réindustrialisation circulaire pourrait sécuriser les fonds propres des banques
Contenu de nos partenaires
-
Les Bourses européennes ouvrent dans le vert avant les chiffres de l'inflation américaine
Paris - Les Bourses européennes ont ouvert dans le vert jeudi, avant la publication de l’indice CPI des prix à la consommation américain qui devrait affiner les attentes des marchés sur les perspectives de baisses des taux de la banque centrale américaine (Fed). Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,23%, Londres 0,33%, tandis que Francfort (+0,03%) et Milan (+0,02%) restaient à l'équilibre. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Budget: Sébastien Lecornu va devoir «penser différemment», estime la CFDT
Paris - Sébastien Lecornu va devoir «penser différemment» de son prédecesseur à Matignon pour la construction du budget, a estimé jeudi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, réclamant des mesures de «justice fiscale et sociale». «Si les totems et les dogmes restent du côté du gouvernement, ça n’avancera pas», a prévenu sur France Inter Mme Léon, alors que M. Lecornu a promis des «ruptures» sur le fond comme sur la forme lors de sa prise de fonctions mercredi. Le nouveau Premier ministre a parlé avec la responsable syndicale lors d’un «échange très bref de prise de contact» et lui a «dit qu’on allait se voir rapidement», a-t-elle déclaré. Avant la mobilisation intersyndicale du 18 septembre, le «message principal que les travailleurs attendent», c’est «respectez le monde du travail» et «faites en sorte que, s’il y a des efforts à faire, ils soient justement partagés», a-t-elle estimé, évoquant notamment la «conditionnalité des aides publiques» aux entreprises. «Est-ce que tout le monde est prêt à prendre ses responsabilités et à les assumer (pour réduire le déficit, ndlr)? Je pense que la question doit d’abord être envoyée aux employeurs», a-t-elle estimé, dénonçant des «aides aux entreprises de plus en plus nombreuses, sans évaluation, sans contrôle efficace». La cheffe de file de la CFDT a estimé que le mouvement «Bloquons tout», qui a rassemblé quelque 200.000 manifestants mercredi et auquel son organisation n’appelait pas à participer, avait permis d’"exprimer des colères» et un «ras-le-bol». «Ce qui va compter maintenant, c’est la préparation et la réussite» de la mobilisation du 18 septembre, a-t-elle jugé. © Agence France-Presse -
Israël intercepte un missile houthi, lancé après des frappes meurtrières sur Sanaa
Jérusalem - L’armée israélienne a déclaré jeudi avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen, au lendemain d’une frappe israélienne sur des sites houthis yéménites qui ont fait 35 morts et 131 blessés selon ces rebelles. «Un missile tiré depuis le Yémen a été intercepté par les forces aériennes israéliennes», a déclaré l’armée israélienne sur Telegram. Les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, procèdent régulièrement à des tirs de missiles ou de drones en direction d’Israël, dans leur très grande majorité interceptés. Cette nouvelle attaque intervient après qu’Israël a affirmé mercredi avoir frappé des «cibles militaires» houthies dans la capitale Sanaa et dans la province de Jawf (nord). Celles-ci ont fait 35 morts et 131 blesssés, a indiqué dans la soirée sur X le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, précisant que ce décompte n’est pas définitif. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», avait déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état mercredi de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Selon le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree, ces frappes israéliennes ont été effectuées par avion. «Camps militaires» Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait déjà annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Cette nouvelle attaque était survenue trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens avaient tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse