
L’économie allemande se contracte plus fortement que prévu
L’économie allemande s’est finalement contractée plus que prévu au cours des trois derniers mois de 2022, montrent les statistiques détaillées publiées vendredi par Destatis, sous l’effet de l’inflation et de la crise de l’énergie sur la consommation des ménages et les investissements. Le PIB a reculé de 0,4% au quatrième trimestre alors que les données préliminaires de l’institut statistique indiquaient fin janvier une contraction de 0,2%. Au troisième trimestre, l’Allemagne avait enregistré une croissance de 0,5%.
Tout indique que «l’économie allemande va se contracter à nouveau au premier trimestre», a déclaré Carsten Brzeski, responsable mondial de la macroéconomie chez ING, citant le recul de l’indice Ifo sur les conditions actuelles d’activité, de l’indice PMI manufacturier, la faible confiance des consommateurs et la moindre volonté de dépenser.
«Les chiffres du jour montrent que la forte hausse des prix de l’énergie a sensiblement ralenti l’économie malgré les mesures d’aide du gouvernement», a commenté Ralph Solveen, économiste de Commerzbank, sans s’attendre à une reprise à cause du durcissement des politiques monétaires. «Nous nous attendons à une nouvelle baisse du PIB au premier trimestre, ce qui entraînerait l’économie allemande dans un peu plus qu’une ‘simple récession technique’, mais nous maintenons notre prévision de stagnation en 2023 inchangée», ont indiqué les économistes Stephan Schneider et Marc Schattenberg chez Deutsche Bank.
Après la fin des mesures de soutien, notamment sur le carburant et les transports, les consommateurs ont réduit leurs dépenses au quatrième trimestre, selon Destatis : la consommation privée a diminué de 1%, tandis que les dépenses publiques ont augmenté de 0,6%. La formation brute de capital fixe a diminué de 2,5%, entraînée par des baisses d’investissement dans la construction (-2,9%) et les machines-outils et équipements (-3,6%).
Les exportations de biens et services ont baissé de 1% par rapport au troisième trimestre à cause du contexte géopolitique, de la poursuite des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et des prix élevés de l’énergie, ajoute l’office de la statistique. Mais moins que les importations (-1,3%) d’où une légère contribution positive du commerce net.
En glissement annuel, l’économie a progressé de 0,9%, moins que le 1,1% annoncé en première estimation. Mais cela ne change pas la croissance moyenne du PIB, à 1,9% sur l’année 2022.
Plus d'articles Indicateurs économiques
-
Les problèmes du secteur bancaire affectent le moral des investisseurs allemands
L'indicateur économique avancé Zew recule bien plus que prévu en mars. -
Jusqu’à quand l’embellie sur l’emploi européen va-t-elle durer ?
En 2023, la hausse du taux de chômage restera contenue en Europe en raison de facteurs structurels inhérents au marché de l'emploi. -
Les indices PMI européens confirment la reprise
La bonne résistance de l’activité éloigne le risque de récession à court terme.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Bras de fer
Automobile: les libéraux allemands font le forcing sur les carburants synthétiques
Le ministre des Transports menace de ne pas voter à Bruxelles l'interdiction du moteur thermique à partir de 2035 -
Tournant
Royaume-Uni: l'accord sur le protocole nord-irlandais marque-t-il la fin de la politique partisane sur le Brexit?
Les compromis consentis par l’Union européenne et le soutien de principe du Labour mettent les « Brexiter » dos au mur -
Edifiant
Politique du logement: 38 milliards pour quels résultats?
Les pouvoirs publics consacrent un budget bien supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne pour aider les Français à mieux se loger. Sans atteindre les effets attendus