
Le «shutdown» américain reste sans conséquence immédiate sur les marchés
Les sénateurs américains ont avancé lundi en direction de l’approbation d’un texte susceptible de mettre provisoirement fin à la situation de blocage budgétaire qui prévaut aux Etats-Unis, au moins jusqu’au 8 février. Le texte autorisant le financement de l’Etat fédéral a passé avec succès un premier obstacle procédural, préalable à son adoption en bonne et due forme. Cela a été rendu possible par un compromis trouvé entre le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, et son homologue républicain, Mitch McConnell, sur la réouverture des services publics pendant les trois prochaines semaines et sur un plan destiné à préserver le statut des dreamers (immigrés entrés illégalement comme mineurs sur le territoire américain avec leurs parents).
Jusqu'à ce vote, le marché avait peu réagi à l’arrêt («shutdown») d’une partie des administrations fédérales américaines survenu vendredi soir, pour la première fois depuis octobre 2013 et la 18e depuis 1976 (pour une durée moyenne de sept jours). Le dollar et le rendement des Treasuries ont été peu affectés par ce nouvel épisode. «Il n’existe pas d’impact économique lié aux épisodes de shutdown, le PIB ayant progressé à un rythme de 2,9% et 2,7% au cours des deux trimestres 1995 et 1996, et de 4% fin 2013. Les marchés ne semblent pas inquiets, comme le montre l’absence de tension sur les rendements, liée au fait qu’il n’y ait pas besoin de relever le plafond de la dette à ce stade. Les taux augmentent au contraire progressivement avec le resserrement monétaire de la Fed», explique Natixis. De son côté, Citigroup ajoute que les derniers épisodes de shutdown ont été suivis par une baisse limitée du dollar, et que rien «ne devrait remettre en cause les forces qui le tirent vers le bas».
Cela dit, en dépit du vote d’hier, «les Etats-Unis vont connaître une nouvelle période d’instabilité budgétaire susceptible de fragiliser leur marché obligataire, une réaction des taux longs constituant le principal risque sur les marchés», alerte néanmoins Aurel BGC. L’épisode actuel s’inscrit dans une phase de remontée des rendements à long terme, qui atteint 25 pb depuis le début d’année, et 60 pb depuis septembre 2017 sur la partie 10 ans à un niveau de 2,65%, le plus élevé depuis juin 2014. «Les questions du financement à court terme et de la hausse du plafond de la dette ont été dissociées, mais avec un plafond devant être atteint dans les prochains mois, le marché pourrait les réunir et relever sa perception du risque de crédit américain», alerte Citigroup.
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