Le régulateur britannique contrarie Playtech dans le trading en ligne

Le groupe de jeux en ligne a renoncé à acquérir Plus500, après la suspicion que ce dernier a suscitée auprès de la FCA.
Antoine Landrot

Après la banque centrale d’Irlande en octobre, c’est au tour de la Financial Conduct Authority (FCA) britannique de contrarier les ambitions de Playtech dans le trading financier en ligne. Après la prise de contrôle de TradeFX, le groupe de jeux d’argent en ligne israélien a annoncé renoncer à acquérir Plus500, un spécialiste des contrats de différence (ou CFD, pour contract for difference), instruments dérivés qui permettent aux investisseurs de spéculer sur des écarts de prix. L’opération se chiffrait à 460 millions de livres (643 millions d’euros).

«La société a mené un dialogue actif avec la FCA concernant l’acquisition de Plus500, notamment certaines préoccupations soulevées par [le régulateur]. Suite à une mise à jour de la FCA vendredi 20 novembre en fin d’après-midi et après avoir réfléchi à sa position au cours du week-end, Playtech considère que les mesures proposées pour régler ces questions ne sont pas en mesure de satisfaire la FCA pour permettre à Playtech d’obtenir son approbation d’ici au 31 décembre 2015», explique le groupe de logiciels de jeux. Sachant que, selon le contrat préliminaire d’acquisition, Plus500 pouvait de son propre chef décider de se retirer des négociations à partir du 1er janvier 2016, le prétendant et la cible sont convenus de les clore dès hier.

L’acquisition de Plus500 avait déjà obtenu l’approbation réglementaire de la Securities Exchange Commission de Chypre. Ce n’est pas tant l’offre de Playtech que la cible qui posait un problème à la FCA. Plus500 est en effet dans le collimateur du gendarme boursier depuis plusieurs mois: le régulateur britannique avait ordonné un examen des systèmes de sanction financière mis en place par le trader pour lutter contre le blanchiment d’argent.

C’est la deuxième fois en un peu plus d’un mois que le groupe israélien doit renoncer à une opération de croissance externe. En octobre, la Banque centrale d’Irlande s’est opposée à l’acquisition d’Ava Trade – décision contre laquelle Playtech a fait appel. Celui-ci est toujours en cours.

Plus500 a de son côté tenté de rassurer ses actionnaires quant à sa pérennité. Tout en confirmant ses objectifs annuels et la poursuite de la croissance de ses revenus au cours du deuxième semestre, la société a annoncé sa décision de verser un dividende intermédiaire de 0,21 dollar par action et un programme de rachat d’actions de 20 millions de dollars.

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