Le refinancement du rachat de Worldpay est un test pour les banques

Cette opération est la plus importante pour des refinancements de LBO depuis des mois et vient après une année 2022 difficile.
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Les banques ont lancé le refinancement des 9,4 milliards de dollars de l'acquisition de Worldpay.  -  Photo Worldpay.

Le lancement du refinancement de l’acquisition par le fonds américain GTCR d’une participation majoritaire dans Worldpay reflète la meilleure tenue du marché obligataire high yield et de celui des prêts à effet de levier (loans) mais c’est aussi un test pour les opérations de LBO (leveraged buy out). Goldman Sachs et JPMorgan, chefs de file de l’opération, ont initié la semaine passée la partie loan du refinancement. Celle qui complétera le financement sur le marché obligataire a été lancée lundi. Cette dernière transaction doit être finalisée mercredi 20 septembre. Les investisseurs ont jusqu’à jeudi 21 septembre pour donner leurs instructions sur les loans.

Ce refinancement est le plus important sur le marché cette année pour un refinancement de LBO et le plus élevé pour les banques, qui y voient un test, depuis le prêt de 13 milliards de dollars accordé à Elon Musk pour le rachat de Twitter l’an dernier. Les banques ont été mises en difficulté sur ce marché en 2022, avec d’importantes pertes à la clé sur des financements bouclés en 2021 ou 2022 avant la forte hausse des taux et qui ont été refinancés sur le marché avec d’importantes décotes.

La société de capital-investissement GTCR, basée à Chicago, a signé en juillet l’acquisition de 55% du spécialiste des paiements Worldpay auprès de FIS, qui conserve 45% du capital, pour 10,7 milliards de dollars, soit 18,5 milliards de dollars pour l’ensemble de la société. Cela valorise Worldpay 10 fois l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) prévu pour 2023. Une société acquise le double de ce prix par FIS en 2019.

Resserrement des conditions

Ce financement d’un total de 9,4 milliards de dollars prêté par les banques comporte une tranche de 5,5 milliards de dollars équivalents de loans, 2,9 milliards de dollars équivalents d’obligations et un crédit de 1 milliard de dollars.

La partie loan (term loan B) porte sur une tranche de 5 milliards de dollars et une de 500 millions d’euros à échéance 7 ans. Cette opération, qui avait été pré-marketée auprès des investisseurs pour en assurer son succès, a été augmentée de plus de 1 milliard de dollars au total (la tranche en euro étant divisée par deux). Les prix ont également été resserrés depuis la première indication de prix. Les deux tranches sont proposées à un taux variable respectivement Sofr et Euribor 3 mois plus une marge de 325 points de base à un prix de 99,50% du pair (contre 350-375 pb de marge et des prix de 99% et 98,5% initialement proposés), soit des rendements de 9% et 7% respectivement. Ce net resserrement semble attester d’une forte demande de la part des investisseurs sur ce marché, avec une augmentation significative de la taille de l’opération.

Du coup, le financement sur le marché obligataire high yield est plus réduit avec 2 milliards de dollars d’obligations et 700 millions sur le marché en livres sterling à 7 ans. L’émission initialement projetée en euros a été abandonnée. Les rendements initialement offerts sont proches de 8% pour l’obligation en dollars et de 9% pour celle en sterling. Du succès de ces opérations dépend le redémarrage des transactions LBO.

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