
Le rebond des valeurs moyennes a fait long feu

L’environnement économique et de marché actuel ne convient décidément pas aux valeurs moyennes. Il y a un mois, il était encore possible de croire à un rattrapage de ces actions par rapport aux grandes capitalisations. Affichant fin mai une sous-performance relative historique par rapport aux grandes valeurs, et des niveaux de valorisation extrêmement bas, elles ont alors bénéficié d’un regain d’intérêt dans un contexte d’espoir de soft landing de l’économie, sur le marché américain, mais aussi européen.
Entre début juin et fin juillet, l’indice Russell 2000, la référence pour ces valeurs à Wall Street, a bondi de plus de 13%, soit près de 5 points de surperformance par rapport au S&P 500. Les valeurs moyennes européennes ont gagné plus de 8% sur la période. Une performance identique à celle des grandes capitalisations américaines, mais une surperformance, là encore, de plus de 5 points par rapport à un indice large européen (Stoxx 600). Les valeurs moyennes européennes ont même surperformé le S&P 500 quelques jours mi-août, de l’ordre de 2 points.
Mais cette avance a fait long feu en Europe comme aux Etats-Unis. L’indice Russell 2000, qui reste en territoire positif sur la période, fait désormais moins bien que le S&P 500. En Europe, si les valeurs moyennes continuent de surperformer, elles ont perdu une grande partie de leur avance et affichent désormais une performance quasi-nulle depuis début juin.
Les valeurs moyennes restent les mal aimées des investisseurs. Depuis début août, le fort rebond des taux longs et les interrogations sur la durée pendant laquelle les banques centrales vont maintenir leurs taux élevés ont fait dérailler les marchés actions, et plus encore ce segment de la cote. D’autant que les données macroéconomiques ont montré un net ralentissement en Europe et en Chine, tandis que l’économie américaine a confirmé sa résilience. Les indices de valeurs moyennes ont retrouvé leurs écarts de performances de mai des deux côtés de l’Atlantique, même si l’indice Russell 2000 continue de surperformer les grandes capitalisations européennes, comme depuis fin mai.
Cette divergence reflète l’écart de conjoncture entre les deux régions, les entreprises européennes étant en outre plus sensibles à la croissance économique en Chine. Depuis le début de l’année, désormais, le marché européen sous-performe de 10 points Wall Street, tandis que les valeurs moyennes affichent une performance 10 points en dessous de celle des grandes capitalisations, des deux côtés de l’Atlantique.
Conjoncture et financement
Cette sous-performance des petites et moyennes capitalisations n’est pas totalement injustifiée, au-delà des aspects de liquidité de ces valeurs. Elles sont plus sensibles à la conjoncture et donc dans le contexte actuel de ralentissement, y compris aux Etats-Unis, plus vulnérables. Le rebond de ce segment de la cote s’opère généralement à partir du moment où il y a des signes concrets de reprise économique. Un autre paramètre majeur pour ces entreprises est le coût de financement. «La qualité des bilans va rester le principal focus des investisseurs sur le segment des valeurs moyennes», jugent les gérants de CPR AM qui anticipent une année 2024 encore difficile pour ce segment de la cote sur le marché américain. «Le marché actions s’inquiète de la dynamique des taux et de l’impact sur la capacité de remboursement de ces entreprises, contrairement au marché crédit ‘high yield’, ce qui est peu habituel», remarquent les gérants de CPR AM. Une autre différence avec les grandes capitalisations.
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