
Le pétrole plonge et entraîne les marchés actions dans sa chute

Les cours du pétrole s’effondrent lundi, entraînant avec eux les marchés actions, après la décision de l’Arabie saoudite de casser ses prix de vente et de prévoir une forte augmentation de sa production au moment où l'épidémie de coronavirus réduit significativement la demande mondiale.
Les deux contrats à terme de référence sur le brut chutent de 23,9%, à 34,46 dollars, pour le baril de Brent, et 26,1%, à 30,51 dollars, pour celui du WTI. Ils perdaient près de 30%, à moins de 34 dollars et moins de 30 dollars respectivement, avant l’ouverture des marchés européens.
Le baril de pétrole revient proche de ses plus bas de début 2016 quand l’Arabie saoudite, la Russie et d’autres producteurs majeurs, avaient mené une stratégie de gains de parts de marché afin de pénaliser la production aux Etats-Unis de pétrole et de gaz de schiste, plus coûteux à extraire.
La désintégration, vendredi, du groupe appelé Opep+, qui associe les pays membres du cartel à d’autres producteurs dont la Russie, faute d’accord entre l’Arabie saoudite et la Russie, met un terme à trois ans de coopération visant à encadrer la production afin de soutenir les prix.
En réaction, Ryad a réduit le prix de vente officiel pour le mois d’avril de toutes ses qualités de brut vers toutes les destinations, une décision prise après l'échec des discussions entre l’Opep et la Russie sur un nouvel accord d’encadrement de la production. Le royaume, premier exportateur mondial de pétrole, prévoit d’augmenter sa production de brut à plus de 10 millions de barils par jour (bpd) le mois prochain, selon des sources jointes par Reuters.
Pire qu’en 2014
Le revirement de Ryad marque le retour à une stratégie semblable à celle qui avait été mise en place en 2014.
L’Arabie saoudite entend punir la Russie, deuxième producteur mondial, de ne pas avoir soutenu les réductions de la production proposées la semaine dernière par l’Organisation des pays producteurs de pétrole.
« Le pronostic pour le marché pétrolier est encore plus sombre qu’en 2014, lorsqu’une guerre des prix semblable avait commencé, parce qu’elle entre en collision avec un effondrement significatif de la demande mondiale lié au coronavirus », indique une note de Goldman Sachs.
Les rendements chutent, les actions s'écroulent
Cela ne pouvait pas arriver à un pire moment, selon Deutsche Bank, alors que les parts de marché de l’OPEP sont à un plus bas historique. George Saravelos, stratégiste changes dans la banque allemande, note que le plus inquiétant est pour l’inflation.
Ce matin, les taux s’effondrent un peu plus et touchent de nouveaux plus bas, aux Etats-Unis et en Europe. Le rendement de l’emprunt à 10 ans américain chute de 33 pb, à 0,43%. En zone euro, le Bund baisse de 13 pb, à -0,84%. Le taux 10 ans britannique baisse de 15 pb, à 0,08%. Des plus bas historiques.
En Bourse, les valeurs pétrolières chutent également entraînant l’ensemble des places boursières.
En Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de 5%. En Europe, les marchés cèdent entre 6 et 8%. A la Bourse de Paris, le CAC 40, après une suspension de cotation, chute de 6,29% à 4.815 points à 9h35.
Le cours de l’action Total chutait de plus de 12%.
Le plongeon est généralisé. L’indice européen Stoxx de l’énergie perdait 6,52% en début de séance, celui des ressources de base plongeait de 9,88% et celui des transports et des loisirs reculait de 6,83%.
Les futures annoncent des indices actions américains en baisse de 5%.
Plus d'articles du même thème
-
Anglo American et Teck Resources recomposent le marché du cuivre
Leur projet de fusion aboutira à une capitalisation boursière de 53 milliards de dollars pour le nouvel ensemble. Le bouclage de l’opération pourrait prendre jusqu’à 18 mois. -
De nombreux arguments plaident en faveur des actions britanniques
Cinq critères permettent de penser qu’elles sont fondamentalement bon marché par rapport à leur historique et à leurs homologues internationales. -
Anglo American et Teck Resources annoncent une fusion géante dans le secteur minier
Le nouvel ensemble affichera une capitalisation boursière supérieure à 50 milliards de dollars et Anglo American anticipe des synergies de coûts et des gains d'efficacité totalisant 800 millions de dollars d'ici quatre ans.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Wall Street termine sans direction claire, prudente avant les prix à la consommation
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateurs aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. «Le marché connaît quelques ventes avant la publication demain (jeudi) de l’indice CPI» des prix à la consommation américains, a commenté auprès de l’AFP Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital Securities. Mercredi, les investisseurs ont finalement peu réagi à l’annonce d’un recul surprise des prix à la production en août aux Etats-Unis (-0,1%), après une forte augmentation un mois plus tôt (+0,7% en juillet). «C’est une bonne nouvelle, mais cet indicateur ne porte que sur un seul mois, et n’indique donc pas de véritables changements vis-à-vis de l’inflation, qui reste tenace», a expliqué M. Cardillo. En rythme annuel, l’indice a ralenti en août à +2,6%. En revanche, hors prix volatils de l’alimentation et de l'énergie, il a accéléré à +2,8%. La publication jeudi de l’indice des prix à la consommation (CPI) avant l’ouverture de Wall Street sera plus «significative», a souligné Jose Torres, analyste d’Interactive Brokers, car elle viendra affiner les attentes des investisseurs concernant les perspectives de baisses des taux de la Réserve fédérale (Fed). Selon l’outil de veille FedWatch de CME, la grande majorité des acteurs du marché estiment que l’institution baissera ses taux d’un quart de point lors de sa prochaine réunion prévue les 16 et 17 septembre. «Mais si le CPI est inférieur aux prévisions (...) cela pourrait ouvrir la voie à une baisse d’un demi-point la semaine prochaine», a estimé M. Cardillo. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait par rapport à la clôture mardi, à 4,04% vers 20H20 GMT contre 4,09%. A la cote, Oracle a été catapulté (+36,07% à 328,62 dollars) après avoir annoncé que le chiffre d’affaires de ses infrastructures «cloud» (informatique dématérialisée) devrait atteindre 144 milliards de dollars d’ici 2030, profitant de l’engouement autour de l’intelligence artificielle (IA). A l’occasion de la publication mardi de ses résultats trimestriels, le groupe a annoncé dans un communiqué anticiper une croissance de 77% du chiffre d’affaires d’Oracle Cloud Infrastructure, «pour atteindre 18 milliards de dollars cette année fiscale». Selon le Wall Street Journal, le groupe aurait par ailleurs signé un contrat d’environ 300 milliards de dollars avec OpenAI, l’un des leaders de l’IA générative. Le spécialiste suédois du paiement fractionné Klarna a reçu un accueil mitigé pour son premier jour de cotation à la Bourse de New York. L’entreprise a fait son entrée avec un titre vendu au prix de 40 dollars l’unité. L’action a terminé à 46,33 dollars (+15,8%). La chaîne de sandwicheries Potbelly s’est envolée (+31,32% à 16,98 dollars) après que la société a annoncé qu’elle avait accepté d'être rachetée par RaceTrac, entreprise de stations-services et de magasins de proximité aux Etats-Unis, dans le cadre d’une transaction évaluée à environ 566 millions de dollars. Nasdaq © Agence France-Presse -
La Bourse de New York termine sans direction claire
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateur aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. Nasdaq © Agence France-Presse -
Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse