Le LSE se lance dans la bataille des contrats à terme du Sonia

La transition du Libor vers le Sonia ouvre une fenêtre d’opportunité à la filiale du LSE pour capter une plus grande part de marché des dérivés de taux.
Bastien Bouchaud

La réforme des taux d’intérêt de référence et la disparition programmée du Libor vont causer de nombreux problèmes aux acteurs de la finance, mais elles recèlent également des opportunités. Le London Stock Exchange (LSE) ne s’y est pas trompé, et a annoncé hier le lancement d’un nouveau contrat à terme sur le Sonia (Sterling Overnight Index Average), qui est destiné à se substituer au Libor d’ici 2021 pour le sterling. Contrairement au Libor toutefois, le Sonia est un taux uniquement au jour le jour, ce qui laisse ouverte la question de la courbe de taux. Une occasion rare pour CurveGlobal, la plate-forme de dérivés lancée fin 2016 par le LSE et d’autres institutions financières, de finalement briser le quasi-duopole formé par ICE et Eurex sur les dérivés de taux d’intérêt listés en Europe, alors qu’avec LCH, le LSE dispose déjà d’une position dominante dans leur compensation.

Le nouveau contrat de CurveGlobal sera lancé «peu après» la première publication du taux Sonia réformé, que la Banque d’Angleterre prévoit pour le 23 avril prochain, dans tous les cas au cours du deuxième trimestre. «La migration vers des contrats basés sur les OIS est un défi pour les marchés financiers, et alors que le Libor est voué à être remplacé, il est impératif d’avoir des contrats à terme liquides et robustes pour que les acteurs gèrent le spread de risque OIS/Libor», explique Andy Ross, le patron de CurveGlobal. ICE, qui administre par ailleurs le Libor, a de son côté déjà lancé en décembre dernier un contrat à un mois prenant le Sonia comme référence via ICE Futures Europe.

Pour mettre toutes ses chances de son côté, et «pour soutenir l’agenda réglementaire et encourager la liquidité, Curveglobal lève ses frais sur les échanges de contrats Sonia et leur compensation pour le reste de l’année 2018». CurveGlobal peut également compter sur ses propres actionnaires pour augmenter les volumes et la liquidité sur ses contrats. Le LSE dispose d’une participation de 25%, le reste étant partagé entre Cboe et un consortium de banques qui inclut JPMorgan, Bank of America Merrill Lynch, Barclays, BNP Paribas, Citi, Goldman Sachs et la Société Générale. Début février, ces actionnaires ont accepté d’investir 20 millions de livres supplémentaires dans la plate-forme, après un investissement initial d’environ 30 millions.

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