
Le lien entre profits et investissements se dégrade dangereusement, selon la Cnuced

Le cercle vertueux entre profits et investissements se délite depuis les années 1980, ce qui pèse lourdement sur l’activité économique post-crise ainsi que sur la demande, estime la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced ) dans l'édition 2016 de son rapport sur le Commerce et le développement dans le monde. Selon cet organisme onusien, il faut voir dans la dégradation de ce lien les conséquences de la financiarisation sur la gouvernance des entreprises et le raccourcissement de leur horizon industriel.
L’idée n’est pas forcément nouvelle, plusieurs grands patrons américains avaient par exemple dénoncé durant l'été 2016 la dictature des prévisions trimestrielles, note l’Agefi Quotidien dans son édition du 22 septembre. Mais la Cnuced établit un lien clair entre financiarisation de l’économie, primauté de l’actionnaire et faiblesse des investissements. Les deux premiers facteurs sont complémentaires, la part des grands investisseurs institutionnels dans le capital des entreprises des pays développés ayant explosé ces cinquante dernières années.
Alors que dans les années 1960, les particuliers possédaient 84% des actions échangeables aux Etats-Unis, ils ne représentaient plus que 40% en 2013. Au Royaume-Uni, cette proportion est passée sur la même période de 54% à 11%. Les sociétés financières représentent aujourd’hui la majorité de l’actionnariat dans plus de la moitié des 100 plus grandes multinationales. Parallèlement s’est développée la doctrine de la primauté de l’actionnaire, qui veut que l’objectif principal des entreprises est de maximiser la valeur pour l’actionnaire. (Lire la suite dans l’Agefi Quotidien ci-dessous)
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