Le CM-CIC et le FSI financent la création d’un fonds local en Alsace

D’un montant de 50 millions, il a vocation à soutenir les PME alsaciennes et à servir de modèle à d’autres initiatives régionales
Antoine Landrot

Dans la jungle des fonds d’investissement régionaux, un nouveau venu entend faire la différence: Alsace Croissance, un FCPR (fonds commun de placements à risque) doté de 50 millions d’euros. Le Crédit Mutuel-CIC, via CIC Finances, en a engagé la moitié, le Fonds stratégique d’investissement (FSI), à travers CDC Entreprises, 18 millions d’euros et la région Alsace 7 millions. Le véhicule investira des tickets de 0,75 à trois millions d’euros, dans des entreprises de moins de 250 salariés et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Par son montant, il est l’un des plus importants fonds régional, derrière notamment l’IRDI, créé en 1981 à l’initiative de la région Midi-Pyrénées. «Je crois beaucoup à l’effet de taille, insiste Jean-Yves Gilet, le directeur général du FSI. En général, les fonds régionaux se montent à 10-15 millions d’euros, dans lesquels le FSI intervient à hauteur de 20 à 25%. Alsace Croissance accroît notre capacité d’investissement individuel et nous offre la possibilité d’organiser des regroupements d’entreprises. Nos équipes locales ont déjà identifié 160 PME éligibles».

C’est également la première fois que le CM-CIC, qui a son siège en Alsace, s’implique aussi fortement dans une structure publique-privée. «Nous avons toujours répondu par la négative aux sollicitations de régions, nombreuses depuis la crise. Car au-delà de la volonté politique, il n’y a pas toujours de projet et l’on ne sait pas qui dirige», explique Michel Lucas, le directeur du groupe bancaire. «La partie privée des fonds régionaux est souvent éclatée entre de nombreux acteurs», confirme Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts (CDC), l’actionnaire majoritaire du FSI.

Le fait qu’Alsace Croissance s’appuie sur un acteur public et un acteur privé dominants était l’une des conditions du succès de son lancement. Il sera géré par une nouvelle société de gestion, qui n’a pas encore été baptisée et dont l’agrément est en cours d’étude par l’Autorité des marchés financiers. Elle accueillera également deux fonds locaux plus anciens, Alsace Création et Alsace Amorçage.

Si le modèle d’Alsace Croissance ne sera pas dupliqué automatiquement dans les autres régions, ses concepteurs – particulièrement Philippe Richert, président du conseil régional d’Alsace et ministre des collectivités territoriales – espèrent qu’il aura valeur d’exemple.

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