Le choix du futur gouverneur de la Banque du Japon se précise

Trois candidats se dégagent, avec trois conceptions différentes de la politique monétaire japonaise
Corentin Chappron
Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la Banque du Japon.
Haruhiko Kuroda, actuel gouverneur de la Banque du Japon, dont le mandat expire le 8 avril.  -  Photo BoJ

La prochaine réunion de politique monétaire japonaise aura lieu le 10 mars, mais les marchés se concentreront tout autant sur le choix du futur gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) les semaines prochaines. Le mandat de Haruhiko Kuroda, le gouverneur actuel, arrive en effet à son terme le 8 avril.

Entre fin janvier et début février, le gouvernement devrait arrêter le choix de son successeur et de deux nouveaux membres du Conseil de la BoJ, les mandats de Masayoshi Amamiya et Masazumi Wakatabe arrivant à expiration le 19 mars. Ces choix seront soumis mi-mars à l’approbation des deux chambres du parlement, qui auditionneront les candidats afin qu’ils précisent leur vision de la politique monétaire. Le parti libéral-démocrate, au pouvoir, est majoritaire dans les deux chambres et les choix du gouvernement ne seront sans doute pas remis en cause.

Trois candidats se dégagent: Masayoshi Amamiya, d’abord, membre du Conseil de la BoJ, qui favorise la poursuite d’une politique monétaire accommodante tant qu’une dynamique stable d’inflation n’est pas enclenchée. Hiroshi Nakaso, ensuite, également membre du Conseil, qui argue que la BoJ doit mieux équilibrer lutte contre l’inflation et maîtrise des risques financiers associés à sa politique ultra accommodante. Les marchés estiment que sa nomination se traduirait par une retouche des politiques d’achats de titres ou de contrôle de la courbe des taux, mais il n’est pas considéré comme un «faucon». Enfin, Hirohide Yamaguchi est le troisième favori, membre du Conseil jusqu’en 2013, avant que la politique des «Abenomics» soit mise en place. L’ancien gouverneur s’est opposé à la politique de contrôle de la courbe, qu’il estime excessive, et son approche de la politique monétaire est considérée comme la plus agressive.

Ces différences d’approche seront déterminantes. «Les questions politiques pourraient jouer dans la nomination du prochain gouverneur, explique Yusuke Miyairi, stratégiste forex de Nomura. La popularité du gouvernement se dégrade en partie à cause des pressions sur les prix. La perception populaire de l’inflation et le niveau du yen face au dollar seront donc des facteurs clés dans le choix du successeur de Kuroda. » Sans compter que le Premier ministre actuel, Fumio Kishida, a annoncé vouloir mettre fin à l’ère des taux négatifs. Même si l’inflation demeurera la boussole de la BoJ, le futur gouverneur pourra tout de même ajuster le cap de la banque centrale.

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