
La Sfil attend après Bruxelles pour devenir une banque à l’export
François Hollande l’a confirmé vendredi. La France va se doter d’une nouvelle banque à l’export, un rôle qui sera assumé par la Société de financement local, la Sfil, comme l’avait révélé L’Agefi le 17 novembre dernier. La société, qui porte les prêts des collectivités locales hérités de Dexia et ceux désormais produits par la Banque Postale, pourra lancer cette nouvelle activité «au deuxième trimestre 2015 après obtention des autorisations nécessaires», a-t-elle précisé dans un communiqué. Il lui faut notamment obtenir de Bruxelles le droit d’élargir ses activités.
La crise a mis en évidence l’absence d’un outil de refinancement efficace sur le marché des crédits à l’export. Ceux-ci sont consentis par les banques, mais ces emplois longs sont coûteux en termes de liquidités. Résultat, en France, les grands projets à l’export ont de plus en plus de mal à se financer. Dans des documents internes dont L’Agefi a eu connaissance, la Sfil cite l’exemple d’un projet de construction nucléaire: en 2008, quatre banques étaient prêtes à lui apporter 11 milliards d’euros, alors qu’en 2013, cinq banques étaient nécessaires pour rassembler 3 milliards d’euros. La situation est d’autant plus préoccupante pour les grands exportateurs français que leurs concurrents américains, allemands ou nordiques peuvent s’appuyer sur des dispositifs publics.
La Sfil se propose donc de prendre le relais grâce à la Caffil, son véhicule d’émission d’obligations foncières. Celui-ci rachèterait aux banques, dès le lancement d’un projet, leurs crédits export, pour les refinancer sur le marché. Les prêts bénéficieraient par ailleurs d’une garantie Coface. Selon ses scénarios internes, la Sfil vise un volume d’intervention de 1,5 à 2,5 milliards d’euros par an, en se concentrant sur les dossiers de plus de 100 millions. Ce qui porterait le volume d’émissions annuelles de la Caffil entre 4 et 6 milliards, prêts au secteur public inclus.
Pour monter ce projet, la filiale de l’Etat (75%), de la Caisse des dépôts (20%) et de la Banque Postale (5%) a sollicité l’expertise de Coface, Natixis, et des groupes Alstom, Areva et Thales. Il lui reste à passer l’obstacle de la Commission européenne, qui a limité fin 2012, lors du renflouement de Dexia, l’activité de la Sfil au secteur public. Le groupe a présenté ses arguments avant Noël.
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