La Hongrie revient en catégorie investment grade

La banque centrale a laissé ses taux inchangés hier, mais utilise ses outils non conventionnels pour limiter les pressions à la hausse sur le forint
Patrick Aussannaire

La Hongrie bénéficie d’un coup de pouce de Standard & Poor’s. En relevant vendredi la note du pays d’un cran, à BBB-, l’agence de notation permet aux obligations d’Etat hongroises de revenir en catégorie investment grade (IG), après cinq années en junk. En rejoignant Fitch, S&P permet à la dette hongroise de devenir éligible à une inclusion dans les indices IG. Cette décision surprise, justifiée par S&P par l’amélioration des perspectives de croissance annuelle dans le pays qui devrait atteindre 2,5% en moyenne entre 2016 et 2019, pourrait être suivie également au mois de novembre par Moody’s. Cette dernière assigne actuellement une note de Ba1 à la Hongrie avec une perspective positive, «compte tenu de sa bonne performance budgétaire enregistrée cette année», estime BNP Paribas.

«En se basant sur les fondamentaux de crédit, la Hongrie ressort toujours comme l’un des principaux candidats du monde émergent aux relèvements de note, même après la décision de S&P vendredi dernier», ajoute en outre SG CIB. L’excédent courant s’est nettement amélioré en passant d’un niveau moyen de 700 millions d’euros en 2011 sur 12 mois glissants à 4,5 milliards fin 2015, et la capacité de financement externe de 2,2 milliards d’euros en 2011 à 9 milliards fin 2015. «La banque centrale (NBH) a réagi rapidement aux risques pesant sur les créations d’emplois et sur les perspectives de croissance du fait de l’impact sur la devise des entrées excessives de capitaux, en s’engageant dans une politique d’assouplissement avec des outils conventionnels et non conventionnels», rappelle BNP Paribas.

Le maintien par la NBH hier de son principal taux directeur à 0,9% a permis au rendement d’Etat à 10 ans de revenir à 2,76%. Il s’est détendu de 22 points de base (pb) depuis vendredi pour se situer 10 pb en deçà des taux 10 ans de la Pologne. Pourtant notée 3 crans au-dessus de la Hongrie, à A-, celle-ci a été plus lente à ajuster sa politique monétaire. Si la NBH a réduit ses projections d’inflation de 0,3 point par rapport à juin pour les ramener à 2,3% en 2017, la banque centrale a indiqué qu’elle ne baissera plus ses taux et se recentrera sur ses outils non conventionnels. Pour freiner les pressions sur le forint, qui s’est apprécié de 3% face à l’euro depuis fin juin, elle a fixé hier une limite sur ses dépôts à 3 mois de 900 milliards de forints à fin 2016, afin de faire descendre les taux interbancaires. Elle se tient prête à baisser à nouveau ce plafond.

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