
La France promet un plan de sauvetage à ses entreprises

Ça y est. Emmanuel Macron a officialisé, lundi soir, dans une nouvelle allocution solennelle à la télévision, la seconde en cinq jours, des mesures drastiques pour limiter très strictement les déplacements des Français, afin de lutter contre l’épidémie galopante de coronavirus. Mais Bercy a aussi mis en place une enveloppe de 300 milliards d’euros: soit «un dispositif exceptionnel de report de charges fiscales et sociales, de soutien ou report d'échéances bancaires et de garanties de l’Etat à hauteur de 300 milliards d’euros pour tous les prêts bancaires contractés auprès des banques», a annoncé le président. Il a promis qu’«aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite», face à l'épidémie mondiale. «Celles qui font face à des difficultés n’auront rien à débourser, ni les impôts, ni les cotisations sociales».
Cette enveloppe sera présentée au Parlement dans les semaines qui viennent avec un effet rétroactif.
A côté de cela, alors que la France a atteint 148 décès et 6.633 cas confirmés de contamination lundi soir, le président de la République a annoncé de nouvelles mesures drastiques, proches de celles du confinement total – sans prononcer le terme - adoptées par l’Italie et l’Espagne, aussi gravement affectés. «Nous sommes en guerre sanitaire (...), l’ennemi est là», a-t-il martelé à plusieurs reprises. Les «déplacements seront fortement réduits pour 15 jours au moins» à partir de mardi à midi pour lutter contre l’expansion du coronavirus.
Les réunions familiales ou amicales seront bannies, a notamment précisé Emmanuel Macron en soulignant que toute infraction serait sanctionnée par une amende. Il y aura des exceptions pour certains métiers, dont les journalistes
Sur le plan politique, le président de la République a annoncé le report du second tour des élections municipales, prévu dimanche. Ainsi que la suspension de toutes les réformes en cours, y compris celle, contestée, des retraites.
«Dès mercredi sera présenté un projet de loi permettant au gouvernement de répondre à l’urgence et lorsque nécessaire de légiférer par ordonnance dans les domaines relevant strictement de la gestion de crise», a encore annoncé le chef de l’Etat, précisant que ce projet serait soumis au Parlement dès jeudi.
Enfin, les «frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen seront fermées» dès mardi midi pour 30 jours, exception faite pour «les Français actuellement à l'étranger» qui pourront rentrer en France.
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