
La France promet de rembourser le plan de relance en 2025

Le Premier ministre Jean Castex a dévoilé ce midi, après le Conseil des ministres, le plan de relance de l’économie française, dont le montant total s’élève à 100 milliards d’euros. Il s’agit du « plan de relance le plus massif annoncé à ce jour parmi les grands pays européens », a insisté le Premier ministre, mais c’est le « montant dont l’économie a besoin pour retrouver dès 2022 notre niveau de richesse d’avant la crise ». « Après la sauvegarde », le temps est à la « la consolidation et l’offensive », a lancé le Premier ministre.
Selon Jean Castex, France Relance, le nom donné au plan, a trois objectifs : un « rôle contra-cyclique afin de relancer l’activité (…). Combattre et réduire les morsures de la crise sur le pacte social et territorial (…). Accélérer la transformation de notre économie en tirant les enseignements structurels de la crise. »
Les entreprises au coeur du plan
Trente milliards d’euros seront ainsi consacrés au verdissement de l'économie. Le transport bénéficiera notamment de 11 milliards d’euros, dont 4,7 milliards pour la SNCF afin de financer le fret ferroviaire, les petites lignes et le train de nuit. Près de 7 milliards seront aussi alloués à la rénovation énergétique des bâtiments, dont 4 milliards pour le parc public (écoles, universités, etc.) et 2 milliards dédiés aux ménages.
Pour réindustrialiser les territoires, le plan mise sur l’amélioration de la compétitivité des entreprises, avec 35 milliards d’euros mobilisés, dont 20 milliards pour baisser les impôts de production payés par les entreprises, malgré les protestations des collectivités qui en sont les principales bénéficiaires. Le reste de l’enveloppe soutiendra les fonds propres des entreprises que la crise a mis à mal, ou encore subventionnera la relocalisation d’activités et l’innovation dans des secteurs d’avenir, comme l’intelligence artificielle ou le calcul quantique. Trois milliards d’euros de ressources financière de l’Etat seront ainsi débloqués afin de garantir 10 à 20 milliards d’euros de prêts participatifs pour renforcer les fonds propres des entreprises, a précisé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.
Par ailleurs, une garantie publique pourra être accordée aux placements financiers qui recevront un label France Relance. « Ce label sélectionnera les fonds les plus pertinents pour une reprise durable de l’économie permettant à chacun d’orienter son épargne vers les financements de long terme utiles aux PME et ETI », indique le dossier de presse du ministère de l’Economie. Une garantie de 1 milliard d’euros sera assurée par Bpifrance.
Enfin, 35 milliards d’euros sont dédiés à la cohésion sociale et territoriale, incluant 15 milliards pour l’emploi, dont 6,7 milliards déjà annoncés cet été pour les jeunes ou encore 6,6 milliards pour le dispositif d’activité partielle de longue durée. S’y ajoutent les 6 milliards d’investissement dans l’hôpital, ou encore la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire et les aides aux collectivités.
Conformément à ce que le Premier ministre avait annoncé lors des universités du Medef, les entreprises seront donc centrales dans ce plan. « Nous souhaitons qu’un maximum d’entreprises bénéficient de France Relance », c’est pourquoi « 74% des mesures profiteront aux TPE, PME et ETI ».
« La pire option aurait été de ne pas faire de plan de relance »
Selon Jean Castex, France Relance ne met pas en danger la « soutenabilité de notre dette publique ». Le plan, dont le montant représente environ 4% du produit intérieur brut (PIB), devrait creuser le déficit des finances publiques de 80 milliards d’euros. Un montant compensé pour moitié par le plan de relance européen de 750 milliards d’euros. Une partie de ces mesures ont déjà été adoptées dans le cadre de la LFR3. Le reste sera inclus dans le budget pour 2021.
Jean Castex a également soutenu que ce plan est fondé « sur des dépenses non pérennes, à hauteur de 80% ». « S’il atteint son objectif de réactivation de l’activité, l’impact du plan de relance sur le ratio de dette sera presque entièrement résorbé à partir de 2025 », a assuré le Premier ministre, selon lequel, « la pire option pour nos finances publiques aurait été de ne pas faire de plan de relance ». « 4 points de PIB perdus, c’est 50 milliards de recettes non perçues chaque année, donc de dette supplémentaire. Mieux vaut dégrader temporairement les soldes publics plutôt que de s’enfoncer dans l’austérité », a-t-il insisté.
« On en attend un très rapide retour sur investissement », a lancé le chef du gouvernement, alors que la crise provoquée par l'épidémie de Covid-19 va faire bondir la dette publique à près de 121% du PIB cette année.
Le Premier ministre a rappelé l’engagement du Président de la République de ne pas augmenter les impôts pour financer le plan.
Pour mettre en oeuvre France Relance, l’exécutif promet une exécution sans perte de temps avec un comité de pilotage, présidé par le Premier ministre, pour vérifier l’allocation des fonds et les redistribuer si certains projets prennent du retard.
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