La France préserve sa place dans le dispositif international de RBS

La restructuration du groupe aura un impact sur les activités dans l’Hexagone, notamment dans le métier de banque transactionnelle pour les entreprises.
Alexandre Garabedian

Paris résiste au coup de torchon chez RBS. Alors que le groupe britannique a annoncé hier son retrait de 25 pays dans la banque de financement et d’investissement, la France fera partie des 13 pays où il continuera à exercer ces activités en 2019. A cet horizon, avec une CIB à l’international recentrée sur le financement (primaire dette, prêts) et la gestion du risque (taux, change) en euro, dollar et sterling, RBS compte figurer sur le podium européen du financement structuré et des émissions de dette (DCM) investment grade.

«Cette réorganisation rendra la plate-forme RBS pérenne et beaucoup plus efficace. A terme, elle permettra de focaliser nos moyens sur les clients en Europe de l’Ouest, donc en France, et naturellement au Royaume-Uni et en Irlande», veut croire Sébastien Rozès, directeur général de la succursale française.

La restructuration aura forcément un impact sur les activités de RBS France, qui emploie environ 150 collaborateurs sans compter les prestataires externes, contre 280 il y a cinq ans. Dans son rapport annuel, le groupe dit se recentrer sur quelques segments de clientèle prioritaires: les infrastructures, le transport, les institutions financières, l’énergie et les ressources naturelles, mais la couverture à Paris devrait rester plus large (télécoms, distribution, etc.). RBS maintiendra un coverage clientèle dans les pays où il reste, mais les équipes de vente (sales) pourraient être touchées. Il est cependant trop tôt pour en quantifier les effets.

Surtout, RBS replie la voilure dans la banque transactionnelle (cash management, financement du commerce), héritée d’ABN Amro, qui ne sera plus exercée qu’à partir des plates-formes britanniques et irlandaises. Un argument commercial de moins alors que ces métiers de gestion des flux permettent de fidéliser le client pour lui vendre ensuite d’autres produits. Sans ce maillon, quelques grandes entreprises en France pourraient revoir leur relation avec la banque.

Le groupe reste capable de faire travailler son bilan dans l’Hexagone. «L’an dernier, RBS France a enregistré un flux d’affaires supérieur à celui de 2013 et au budget», souligne Sébastien Rozès. D’après les comptes du groupe, l’exposition à la France s’est accrue de 2,2 milliards de livres à 16,1 milliards au bilan, avec une hausse du trading de dette mais une baisse des prêts à l’immobilier commercial et au secteur des télécoms. L’exposition hors bilan a fondu de 1,2 milliard à 8,6 milliards de livres, surtout auprès des entreprises et du secteur public.

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