
La France complète le flot d’émissions souveraines en euros

La France a complété mardi la liste des émetteurs souverains de la zone euro à avoir placé dans le marché un nouvel emprunt obligataire depuis le début de l’année. L’émission, portant sur une maturité longue à 30 ans, a reçu une très forte demande permettant d’émettre 5 milliards d’euros. Au total, cette opération a recueilli 46 milliards d’euros d’offre, soit plus de neuf fois la demande. Depuis le début de l’année, il s’agit de l’un des taux de souscription les plus élevés pour une émission réalisée en syndication après celui enregistré début janvier par l’émission de 3,5 milliards d’euros à 20 ans, alors demandée 10 fois.
Depuis le 1er janvier, l’ensemble des Etats du sud de l’Europe sont venus sur le marché primaire via des syndications en parallèle de leurs émissions régulières par adjudication. L’Autriche, la Finlande, la Belgique ainsi que la Lettonie et la Slovénie ont également réalisé des opérations sur le primaire. Les Etats privilégient généralement les émissions sur le marché pour réaliser des tailles d’opérations importantes et le placement de nouvelles souches. C’était le cas de la nouvelle 30 ans de la France émise mardi.
Au total, les 11 émissions réalisées cette année ont porté sur 52 milliards d’euros pour une offre globale de 339 milliards. Le taux de souscription dépasse donc 6 fois. L’Espagne a réalisé la plus importante émission avec une obligation de 13 milliards d’euros à 10 ans ayant reçu une demande de 86 milliards d’euros. Ces fortes demandes ont permis des resserrements de prix à l’émission, en moyenne de 2 points de base (pb). L’obligation à 30 ans de la France a été placée avec un spread de 9 pb par rapport à l’obligation de référence contre 11 pb annoncé au lancement de l’opération.
Quid de la capacité du marché à absorber une telle offre ?
Les niveaux toujours élevés de déficits publics, en raison des plans de soutien pour faire face à la flambée des prix de l’énergie, entraînent une forte augmentation des émissions, qui atteignent des records en net. Certains s’interrogent sur la capacité du marché à absorber une telle offre alors que la Banque centrale européenne (BCE) réduit ses interventions. Toutefois, pour l’heure, le marché a bien réagi car l’offre de papier est moins importante qu’anticipé. «Les émissions d’emprunts gouvernementaux en zone euro ont surpris à la baisse par rapport à nos hypothèses initiales, relèvent les stratégistes de Bank of America. L’offre brute est inférieure de plus de 10 milliards d’euros à nos prévisions de 150 milliards d’euros pour janvier (y compris les émissions via des adjudications, ndlr). Il s’agit du deuxième mois le plus faible depuis 2014 par rapport aux besoins de financements annuels.» Ce qui explique la bonne tenue des obligations.
«L’hypothèse optimiste du marché selon laquelle les banques centrales peuvent organiser un atterrissage en douceur de l’économie est probablement le principal moteur de l’environnement de marché actuel», poursuivent ces derniers qui anticipent une reprise de la tendance baissière des obligations si la vigueur de l’activité se poursuit. «Si cela se produisait de fin février à mars, la baisse de la demande obligataire qui en résulterait serait synchronisée avec une accélération attendue de l’offre nette et la baisse des flux de la BCE, exposant ainsi la partie intermédiaire de la courbe à un risque accru de correction», avertissent-ils.
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