La foncière Les Docks Lyonnais ressurgit au tribunal

Le tribunal de commerce de Lyon examine aujourd’hui un contentieux entre la foncière, UBS et le gérant Shaftesbury, dans une affaire à ramifications
Antoine Landrot

C’est une affaire à tiroirs qui ressurgit aujourd’hui: celle de la société foncière Les Docks Lyonnais. Shaftesbury Asset Management (SAM), un gestionnaire d’actifs immobiliers, a assigné Les Docks, ainsi que quatre sociétés, devant le tribunal de commerce de Lyon: la SARL luxembourgeoise Boca (qui contrôle directement la foncière), détenue par SU European Properties, elle-même filiale du fonds immobilier UBS Wealth Management Continental European Property Fund (CEPF), géré par UBS AG Jersey, une succursale de la banque suisse. Motif: rupture abusive de contrat, pour laquelle SAM réclame 49,4 millions d’euros de dommages et intérêts. Les juges examineront également le contentieux déposé en retour par Les Docks contre SAM.

En 2005, SAM signe avec les Docks un contrat exclusif de gestion pour 15 ans. La foncière acquiert notamment des actifs emblématiques à Lyon, objets du litige actuel: 18.900 m² de rez-de-chaussée de la rue Grôlée, dans l’un des quartiers les plus prestigieux et commerçants de la capitale des Gaules.

Jusqu’en 2007, la valeur du portefeuille croît fortement. Mais la crise financière remet tout en cause. Face aux demandes de retraits d’investisseurs, puis aux contentieux, UBS place Global Property Fund, le fonds-mère de CEPF, en liquidation amiable. Il faut vendre les actifs, alors qu’en 2009 SAM démarre la commercialisation de la rue Grôlée.

Le contrat de gestion est renégocié pour s’achever fin 2013. Les relations se dégradent début 2012 avec l’arrivée de Christophe Fournage (un ancien de Colony Capital) et Eric Pinon aux postes de directeur général et DG délégué des Docks. Des litiges donnent lieu à des plaintes au pénal toujours en instruction. En octobre, Les Docks mettent fin au contrat avec SAM. En janvier 2013, le gestionnaire assigne la foncière pour rupture abusive. En avril, celle-ci répond en réclamant à SAM 20,2 millions d’euros pour remboursement d’honoraires et dommages et intérêts.

D’autres zones d’ombre entourent les Docks. Comme le rapportait le mensuel Lyon Capitale en janvier, les conditions de la vente des actifs des Docks au fonds souverain Abu Dhabi Investment Authority (Adia) fin 2013 soulèvent des questions. En effet, les deux dirigeants des Docks ont quitté la foncière peu avant la signature, mais réapparaissent comme fondateurs de Firce Capital, mandaté par Adia pour gérer les actifs lyonnais. La valeur retenue pour la rue Grôlée (89 millions d’euros selon Lyon Capitale) fait également débat.

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