La flambée du prix des engrais et des aliments inquiète la FAO

La flambée des coûts des intrants agricoles menace les productions et la sécurité alimentaire dans les pays pauvres, confrontés à des prix d’importation record, a averti jeudi l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

L’indice du coût des intrants agricoles a atteint un niveau record et augmenté plus rapidement que les prix des denrées alimentaires en 2021, indique un rapport sur le sujet. «Compte tenu de la flambée du prix des intrants, des inquiétudes à l’égard de la météo et de l’instabilité croissante des marchés due à la guerre en Ukraine, les dernières prévisions de la FAO vont dans le sens d’un resserrement des marchés alimentaires et de montants inédits pour les factures d’importations d’aliments», souligne l’économiste Upali Galketi Aratchilage qui a coordonné le rapport

Il évoque «des signes alarmants du point de vue de la sécurité alimentaire» des pays importateurs. Leurs dépenses mondiales devraient enregistrer une hausse de 51 milliards de dollars par rapport à 2021, dont 49 milliards du seul fait de la progression des prix.

D’après les prévisions, les pays les moins avancés (PMA) subiront cette année une contraction de 5% leur facture d’importations alimentaires, tandis que l’Afrique subsaharienne et le groupe des pays en développement importateurs nets de produits alimentaires verront le total grimper en dépit d’un recul des volumes importés.

«Parallèlement à l’envolée des prix des produits alimentaires (...), les disponibilités du secteur agricole sont limitées en raison de la hausse du coût des intrants, en particulier les engrais et les carburants, qui pourrait à son tour précipiter la hausse des prix des denrées alimentaires», relève l’agence, ne voyant pas vraiment d’amélioration pour la campagne 2022-2023, ni pour la suivante.

La menace qui pèse sur un blocage d’ici à l’automne de 75 millions de tonnes (Mt) produits en Ukraine à cause des blocages russes dans la mer Noire ajoute à elle seul des risques importants pour les prix. Pour autant, la FAO a quand annoncé la semaine dernière que son indice des prix alimentaires a baissé en mai pour le deuxième mois consécutif, après avoir atteint un niveau record en mars, à 157,4 points en moyenne, après 158,3 en avril. Il a été tiré vers le bas par les prix des produits laitiers, du sucre et des huiles végétales, mais reste supérieur de 23% à celui de l’année précédente.

Les prix des céréales et de la viande continuent à progresser de 5,6% et 2,2% en rythme mensuel, en raison de l’annonce de l’Inde d’une interdiction d’exportation de ses céréales notamment. La production céréalière mondiale devrait continuer de baisser au cours de la saison 2022-2023 pour la première fois en quatre ans, diminuant de 16 Mt, pour atteindre 2,784 milliards de tonnes selon ses estimations.

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