La Fed vole au secours des entreprises et des collectivités locales

Jerome Powell, la Réserve fédérale
Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale  -  Bloomberg

Face à l’ampleur de la crise économique qui se profile, la Réserve fédérale (Fed) repasse à l’action. La banque centrale américaine a dévoilé jeudi de nouvelles mesures visant à octroyer jusqu'à 2.300 milliards de dollars (2.115 milliards d’euros) de prêts à des entreprises et des collectivités locales.

Elle va ainsi proposer, via les banques du pays, des prêts à quatre ans aux entreprises de 10.000 employés maximum (le Main Street Lending Program), jusqu'à 600 milliards de dollars. Les entreprises bénéficiaires de ce programme devront toutefois prouver qu’elles étaient en bonne santé financière avant la crise. Elle va aussi acheter directement jusqu'à 500 milliards de dollars d’obligations émises par les Etats et les comtés et les villes les plus peuplés du pays, des titres qui étaient exclus jusqu’à présent de ses programmes de rachats.

Ce nouveau dispositif s’ajoute à la batterie de mesures déjà annoncées par la Fed en mars, dont un programme de rachats d’actifs sans limite.

Les programmes d’achat d’obligations sur le marché primaire et secondaire, et d’achat de titrisations de crédit, annoncés en mars, ont été étendus et permettront de soutenir jusqu'à 850 milliards de dollars de financements.

Ces mesures de soutien vont au-delà de celles mises en place en 2008 lors de la crise financière. Elles s’appuient sur les 2.000 milliards de dollars du plan de relance présenté par le Trésor et adopté par le Congrès le mois dernier.

« Le rôle de la Fed est d’apporter autant de soulagement et de stabilité que possible pendant cette période d’activité économique restreinte, et nos actions d’aujourd’hui contribueront à garantir que la reprise éventuelle soit aussi vigoureuse que possible », a expliqué dans un communiqué Jerome Powell, le président de la Fed.

La reprise sera « robuste »

Interrogé quelques heures après ces annonces lors d’un événement en ligne organisé par la Brookings Institution, un think tank américain basé à Washington, Jerome Powell s’est voulu combatif. « De nombreux programmes parmi ceux que nous mettons en oeuvre afin de soutenir les flux de crédit s’appuient sur des capacités à prêter en urgence », a-t-il expliqué. « Nous continuerons à utiliser ces capacités avec force, de manière proactive et agressive, jusqu'à ce que nous ayons la conviction d'être solidement engagés sur la voie de la reprise », a assuré le président de la Fed, rappelant toutefois que si beaucoup d’Américains ont besoin d’une aide directe, la banque centrale ne peut que fournir des prêts. « Des acteurs de toutes sortes auront besoin d’un soutien budgétaire direct plus que d’un prêt qu’ils auront du mal à rembourser », a-t-il insisté.

Le plan de relance américain prévoit le versement de chèques directement aux ménages américains.

Le président de la Fed, qui dit constater une amélioration des conditions sur les marchés financiers, se veut relativement confiant pour l’économie américaine. Même s’il s’attend à un deuxième trimestre « très faible », il y a toutes les raisons de penser que la reprise économique, lorsqu’elle arrivera, sera « robuste ».

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