La croissance a résisté en Italie au troisième trimestre

Fabrice Anselmi

Le PIB de l’Italie a augmenté de 0,5% au troisième trimestre, ralentissant par rapport à la croissance de 1,1% au deuxième trimestre selon l’Istat, mais dépassant les attentes qui prévoyaient un décrochage. Le résultat a également dépassé les attentes de l’Office parlementaire italien du budget, qui anticipait une contraction de 0,2%, les autorités s’attendant à ce que la flambée des prix de l’énergie et l’incertitude politique au milieu des élections législatives anticipées frappent déjà les dépenses de consommation.

En rythme annuel, l’économie italienne a encore progressé de 2,6%, l’acquis de croissance annuelle du PIB jusqu’au troisième trimestre reste de 3,9%.

«La demande intérieure a contribué positivement, tandis que les exportations nettes ont freiné, note l’économiste Lorenzo Codogno (LC-Macro Advisors). (…) Le tourisme, en plein essor autour de la Méditerranée également aidé par un dollar fort, et le beau temps qui se prolonge font partie de l’histoire. Le retour post-pandémique dans le secteur des services - pas seulement le tourisme - peut encore avoir une marge de manœuvre. C’est une bénédiction pour l’Italie, atténuant le basculement vers la récession provoqué par la flambée des prix de l’énergie et la guerre en Ukraine, certaines perturbations persistantes causées par la pandémie et le resserrement des conditions monétaires par la BCE.»

Cette bonne performance, également soutenue par l’investissement dans le cadre du plan de relance européen NextGeneration EU et l’épargne cumulée et de précaution des ménages italiens (4,6% du PIB fin juin), doit cependant être considérée comme transitoire. D’après les indices PMI auprès des directeurs d’achats, la production industrielle de septembre, publiée la semaine prochaine, devrait plonger après deux mois stables en juillet-août. Elle suivra le mouvement de la demande mondiale, malgré les soutiens liés à la faiblesse de l’euro et à la spécialisation géographique de l’Italie, moins exposée à la Chine et davantage aux Etats-Unis, qui sont devenus la première destination du marché hors Europe des produits italiens ces dernières années.

«L’Italie entrera en récession au quatrième trimestre, et y restera dans la première partie de 2023, poursuit Lorenzo Codogno. A terme, les perspectives font appel au scénario mondial, qui devient plus sombre de jour en jour. Sauf rationnement du gaz, cependant, le pays devrait connaître une certaine résilience, et une récession plutôt modérée.»

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