La crise de la zone euro risque de dresser un mur de refinancement des prêts de LBO

Près de 200 milliards d’euros d’euros de dette à effet de levier devront être refinancés en 2013 et en 2014
Tân Le Quang

Des réminiscences de crise post-Lehman ressurgissent sur le marché européen des LBO. D’après des données compilées par Bloomberg, depuis juin, les taux d’intérêt des prêts destinés à financer les opérations de LBO ont atteint 450 points de base par rapport aux taux de référence sans risque, contre 413 pb au cours des cinq premiers mois de l’année. Les marges d’intérêt avaient touché un record de 437 pb après la chute de la banque américaine en 2008.

Cette hausse intervient dans un contexte de crise de la dette aux Etats-Unis et dans les pays périphériques européens, crise qui pèse sur l’économie mondiale. Après le mauvais chiffre de l’ISM américain, l’indice composite PMI de la zone euro en juillet a été publié hier par Markit à 51,1. Un plancher depuis septembre 2009. Alors que S&P estime que le passage à vide de la zone euro au deuxième trimestre pourrait se prolonger au second semestre, Fitch prévient que les incertitudes autour du système financier depuis le second plan de sauvetage de la Grèce ont déclenché des sorties de flux des fonds à haut rendement (high yield), après des entrées de flux records au premier semestre. «A moins que l’incertitude en zone euro se dissipe et que des flux importants retournent vers la classe d’actifs high yield, les investisseurs sur le marché primaire exigeront des coupons plus élevés de la part d’émetteurs de qualité de crédit la plus élevée pour compenser la volatilité potentielle découlant des épisodes d’aversion pour le risque en zone euro.» D’ailleurs, à la fin juillet, les prix des prêts bancaires à effet de levier, les fameux leveraged loans, ont touché, selon Markit, un plancher depuis fin janvier 2011 de 91,08 cents, contre 94,41 aux Etats-Unis.

Les opérations de LBO avaient retrouvé de l’allant début 2011 sur le Vieux Continent. Mais pour Fitch, une période prolongée de volatilité d’ici à la fin 2011 pourrait renforcer l’incertitude sur la capacité de 300 émetteurs européens à effet de levier, dont des CLO, pour refinancer 200 milliards d’euros de dette de maturité 2013 et 2014. L’agence craint l’émergence d’un véritable mur de refinancement dès 2013 en cas de baisse des volumes de prépaiements dans les CLO, d’appétit limité des investisseurs, de capacité de prêts des banques restreintes et surtout en l’absence de la formation de nouveaux prêts, CLO ou fonds crédit de type américains.

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