
La couverture de change permet d’optimiser le financement d’une acquisition
La gestion des devises dans les M&A prend une importance grandissante pour les entreprises françaises avec la multiplication des opérations réalisées hors zone euro. En témoignent l’offre récente de Publicis sur l’américain Sapient ou le rachat par l’espagnol Telefonica de l’opérateur brésilien GVT, filiale de Vivendi. L’utilisation d’une couverture de change «permet d’équilibrer la structure de bilan de l’initiateur de la transaction», ont souligné les participants d’un colloque organisé cette semaine dans le cadre des journées de l’AFTE (Association française des trésoriers d’entreprise).
Cette couverture devra être cohérente avec le financement utilisé pour réaliser l’opération sous-jacente. En mettant en place un prêt temporaire (bridge loan), l’acquéreur veillera à utiliser un panier de devises identique à celui qui sera retenu pour le financement permanent de la transaction. Les effets de l’évolution de la devise et des taux d’intérêt associés sur le compte de résultat et le bilan font partie des paramètres clés à considérer.
Le degré de certitude d’une transaction sera déterminant dans le type de couverture choisi. Une couverture à terme est à privilégier si la réalisation de l’opération est quasi certaine. Si quelques doutes subsistent, une option contingente permet de se protéger contre une dépréciation de l’euro, sans pénalité en cas d’échec. Des obstacles réglementaires ou financiers importants conduiront à souscrire à une option classique (ou vanille), plus onéreuse mais plus flexible car elle peut être dénouée avant l’échéance prévue.
Dans la période qui précède le bouclage d’une acquisition (pre-closing), la couverture de la part financée par la dette s’impose «si le prix d’achat est fixé dans une devise différente des cash-flows ou dans le cas d’un financement dans la devise adéquate trop onéreux ou non disponible». Sur la portion financée par la trésorerie existante ou par augmentation de capital, une couverture est nécessaire pour un achat en devise étrangère en cas d’absence de couverture globale de l’actif net, mais la couverture de l’impact cash est susceptible de créer un risque sur la valorisation.
Dans le cas d’une cession d’actifs, l’instrument de couverture devra, dans la période de pre-closing, être sélectionné en coordination avec les fiscalistes et les juristes de l’entreprise, en raison du risque de change potentiel lié à un impôt en devises payable sur la plus-value comptabilisée.
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