La Chine se fixe un objectif de croissance historiquement bas

A l’ouverture de la session plénière annuelle du Parlement chinois, le Premier ministre Li Keqiang a présenté dimanche son dernier rapport d’activité après dix ans de présence à ce poste. Xi Jinping, qui devrait de son côté obtenir dans quelque jours un troisième mandat présidentiel, a en effet choisi comme nouveau Premier ministre Li Qiang, qui était jusqu’en octobre 2022 secrétaire du Parti communiste de la ville de Shanghai. Malgré la «reprise solide» vantée par Li Keqiang, l’objectif de croissance d’environ 5% fixé par Pékin pour l’année 2023 est l’un des plus faibles depuis plusieurs décennies, ressortant dans le bas de la fourchette de 5% à 6% anticipée par de nombreux économistes.

Pour l’ensemble de 2022, le produit intérieur brut (PIB) chinois a progressé de 3%, contre un objectif d’environ 5,5% fixé par le gouvernement et une croissance de 8,4% atteinte en 2021. «Le développement économique chinois s’est heurté à de nombreux facteurs inattendus, tant à l’intérieur du pays qu'à l'étranger, comme l'épidémie» de Covid-19, a commenté Li Kequiang. Donnant la priorité à la stabilité économique, il a annoncé un objectif de création d’emplois non-agricoles à environ 12 millions en 2023, contre 11 millions l’an dernier.

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Un objectif de déficit budgétaire à 3% du PIB

L’objectif de déficit budgétaire a par ailleurs été fixé à 3% du PIB pour l’année en cours, contre environ 2,8% en 2022. L’accent sera mis sur le budget de la défense avec une augmentation attendue des dépenses de 7,2% à 1.554 milliards de yuans (212 milliards d’euros) cette année, un rythme de croissance légèrement supérieur à celui de 2022 (+7,1%). «Les tentatives d’endiguement venues de l’extérieur ne cessent de s’intensifier», a expliqué le Premier ministre sortant lors de son discours sur l'état de la nation, en soulignant la nécessité de bien coordonner les opérations militaires, le développement des capacités et la préparation au combat. Ce budget militaire reste près de trois fois inférieur à celui des Etats-Unis.

Si la hausse du budget chinois de la défense est demeurée sous la barre des 10% depuis 2016, elle suscite la défiance de ses voisins asiatiques qui s’inquiètent de ses intentions dans la région, concernant Taïwan en particulier. Durant les neuf jours de cette session parlementaire, les 3.000 députés chinois discuteront également d’autres sujets socio-économiques allant du harcèlement en ligne à la relance de la natalité, dans un pays où le vieillissement démographique représente un frein pour le niveau de vie futur de la population.