
La Caisse des dépôts remet en jeu sa conservation de titres

Gros mandat en vue sur le marché français de la conservation de titres. La Caisse des dépôts et consignations (CDC) a lancé au printemps un appel d’offres pour remettre en jeu la tenue de compte et la conservation de ses actifs, y compris ceux des entités gravitant dans son orbite, comme le Fonds de réserve pour les retraites (FRR). Soit environ 350 milliards d’euros, confiés depuis huit ans à BNP Paribas Securities Services (BP2S). L’institution de la rue de Lille devrait arrêter son choix final en novembre.
Selon plusieurs sources financières, deux candidats seraient encore en lice : BP2S et Caceis, filiale du Crédit Agricole, qui s’était fait souffler le contrat à la surprise générale en 2012. Au vu du poids de la CDC dans l’univers des investisseurs institutionnels, ce mandat constitue une référence prestigieuse pour un spécialiste du post-marché.
Prime au sortant
Le troisième grand custodian français et européen, Société Générale Securities Services (SGSS), ne se serait en revanche pas porté candidat, ont indiqué plusieurs sources à L’Agefi. La rentabilité du mandat ne justifierait pas le temps et les développements nécessaires pour présenter un dossier solide. D’autant que le nouvel appel d’offres devrait être l’occasion de serrer les prix dans un secteur à l'équation économique tendue. « Le mémoire technique envoyé par la Caisse fait 586 pages », s’amuse un bon connaisseur. Le retrait volontaire de SGSS en étonne malgré tout plus d’un, alors que le marché spécule régulièrement sur la vente de cette activité par la Société Générale, rumeurs que la banque rouge et noire a toujours démenties. Le groupe ne commente pas.
Jugeant qu’ils n’avaient aucune chance de remporter la mise en y allant seuls, des acteurs américains du post-marché auraient aussi envisagé de s’allier à l’un des conservateurs français, mais l’option d’un tandem ne s’est pas concrétisée.
« Dans ce type de dossier, il y a une prime au sortant », rappelle un banquier. BNP Paribas Securities Services part donc favori. La migration d’un prestataire à un autre est une opération complexe qui dure au bas mot six mois, et plus souvent un an. La filiale de BNP Paribas avait réussi à faire mentir l’adage en 2012, malgré les liens historiques qui unissaient la Caisse des dépôts à Caceis : ce dernier était issu de la CDC, avant de rejoindre Natixis puis le Crédit Agricole.
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