
La Bourse de Londres affiche une forme en trompe-l’œil

Le Brexit n’a pas fait l'épouvantail pour la Bourse de Londres. Le FTSE-100 a touché mardi dernier un nouveau plus haut historique, à 7.129 points, battant le pic de 2000. Il gagne 13% depuis le début de l’année et 11% depuis le vote du 23 juin sur le Brexit. A côté, ses grands comparables européens, le DAX et le CAC 40, font pâle figure avec des progressions respectives de 3,44% et 0,64%.
La composition de l’indice, qui comprend une grande part de groupes pétroliers et miniers, explique une partie de cette résistance. Depuis le vote sur le Brexit, les cours du pétrole ont repris 2,8% et l’action Royal Dutch Shell a bondi de 15%. Le FTSE-100 étant pondéré par les capitalisations, cela tend à déformer le comportement général de l’indice. A eux seuls, les dix plus grands groupes du FTSE-100 représentent la moitié de sa capitalisation pondérée.
Importants dividendes
Ces grands groupes, qu’ils soient pétroliers, miniers ou de grande consommation comme Diageo ou Unilever, ont également tendance à verser d’importants dividendes. «Quinze sociétés de l’indice affichent un rendement du dividende supérieur à 5%», rappelle Matthew Beesley, responsable de la gestion actions de Henderson Global Investors. Le rendement attendu à 12 mois du FTSE-100 s’élève à 3,9%, selon JPMorgan, contre 2,2% pour le S&P 500 ou 3,6% pour le MSCI Europe hors Royaume-Uni. Exerçant une grande partie de leur activité en dehors du Royaume-Uni, ces groupes sont également commercialement favorisés par la chute de la livre face au dollar et à l’euro.
La faiblesse de la livre, principal indicateur des inquiétudes liées au Brexit, déforme l’évolution de l’indice. Exprimé en euro, le FTSE-100 change de couleur. Converti dans la monnaie unique, il perd 9% depuis le début de l’année et 6,5% depuis le vote sur le Brexit.
Enfin, une grande partie de la résistance de l’indice vient de la fidélité des investisseurs en sterling, alors que les fonds investis en valeurs britanniques ont subi 3 milliards de livres de retrait entre fin juin et septembre. L’essentiel des rachats vient des investisseurs des zones euro et dollar. Lors de son comité de politique financière du 20 septembre, la Banque d’Angleterre a relevé que, sur la base de statistiques de S&P Global Market Intelligence, les achats nets d’actions du FTSE-100 par des non-résidents avaient été en juillet et en août inférieurs de moitié à la moyenne mensuelle de 2015.
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États-Unis : Donald Trump menace ABC après le retour à l’antenne de Jimmy Kimmel
Hollywood - Donald Trump s’en est pris mardi soir au retour à la télévision américaine de l’humoriste Jimmy Kimmel, menaçant le diffuseur ABC, après une suspension qui a provoqué d’intenses débats sur les pressions de l’administration Trump envers les médias. L'émission de Jimmy Kimmel mélangeant information et divertissement ne sera toutefois pas accessible à tous les foyers américains, car plusieurs dizaines de chaînes locales continuent à boycotter l’animateur, critique inlassable du président américain. La séquence d’ouverture, dans laquelle M. Kimmel doit aborder sa suspension survenue après une polémique sur ses propos concernant l’assassinat de l’influenceur pro-Trump Charlie Kirk, sera scrutée de près. Avant même l'émission, Donald Trump a accusé ABC de «diffuser à 99% des conneries positives pour les démocrates», et Jimmy Kimmel d'être «un autre bras du DNC», le Comité national démocrate, sur son réseau Truth Social. «Je pense que nous allons mettre à l'épreuve ABC à propos de cela. Voyons comment nous allons faire. La dernière fois que je les ai poursuivis, ils m’ont donné 16 millions de dollars», a écrit le dirigeant américain. L’humoriste avait indigné le camp trumpiste en accusant la droite américaine d’exploiter politiquement le meurtre de l’influenceur Charlie Kirk, assassiné par un jeune homme de 22 ans qui semblait avoir des opinions de gauche, selon ses parents républicains. Les commentaires de Jimmy Kimmel étaient «malvenus» et «indélicats», a jugé lundi Disney en annonçant le retour de l'émission sur sa chaîne ABC, après «des conversations réfléchies avec Jimmy». Le géant du divertissement a justifié la suspension temporaire décidée mercredi dernier par le souhait «d'éviter d’exacerber une situation tendue à un moment émotionnel pour notre pays». Boycott Les partisans de Trump «s’efforcent désespérément de présenter ce jeune qui a assassiné Charlie Kirk comme tout sauf un des leurs» et «font tout leur possible pour en tirer un avantage politique», avait lancé Jimmy Kimmel dans son émission du 15 septembre. Le patron du gendarme américain de l’audiovisuel (FCC), Brendan Carr, s'était saisi de la polémique, en sous-entendant qu’il pourrait retirer leur licence aux chaînes qui diffusaient l'émission. Nexstar et Sinclair, deux groupes possédant des dizaines de chaînes locales piochant dans les programmes d’ABC, avaient dans la foulée annoncé qu’ils ne retransmettraient plus «Jimmy Kimmel Live!». Face à cette crise, Disney avait suspendu l'émission pour tout le pays. Malgré le retour à l’antenne de l’humoriste, les deux groupes protestataires ont pour l’instant décidé de maintenir leur boycott. La semaine dernière, Sinclair avait notamment réclamé que M. Kimmel fasse des excuses publiques. Le retrait d’antenne imposé à M. Kimmel a provoqué un tollé aux Etats-Unis: la gauche y a vu un prétexte pour se débarrasser d’un des visages les plus célèbres du petit écran, poil à gratter notoire de Donald Trump. Liberté d’expression Le président américain avait immédiatement salué «une grande nouvelle pour l’Amérique» et appelé à priver d’antenne d’autres figures du secteur. Il avait également suggéré de retirer la licence des chaînes d’information qui le critiquent. L’affaire «concerne le premier amendement» de la Constitution américaine, protégeant la liberté d’expression, estime Rogelio Nunez, un Américain de 38 ans venu assister à l'émission à Los Angeles. «Nous devons nous assurer que nous ne sommes pas censurés», poursuit-il. «Donc au-delà du divertissement, c’est important de venir pour protéger nos droits.» La suspension de M. Kimmel avait aussi suscité quelques remous au sein de la droite, des figures républicaines comme le sénateur Ted Cruz ou le présentateur Tucker Carlson ayant notamment émis des réserves. M. Kimmel n’a pas réagi publiquement depuis sa suspension. Quelques heures avant son émission mardi, il a publié sur Instagram une photo de lui avec le producteur Norman Lear, mort en 2023, qui était connu pour sa défense de la liberté d’expression. «Ce gars me manque aujourd’hui», a-t-il écrit. Paula RAMON © Agence France-Presse -
Seychelles : présidentielle et législatives sous tension, sur fond de polémique autour d’une île cédée au Qatar
Victoria - Les Seychellois se rendent aux urnes jeudi pour des élections présidentielle et législatives à suspense dans cet archipel de l’océan Indien renommé pour ses plages paradisiaques, sur fond d’inquiétudes environnementales liée à la cession d’une île à des investisseurs qataris. La campagne électorale se termine officiellement mercredi matin, 24 heures avant le début du scrutin dans ce pays au PIB par habitant le plus élevé d’Afrique - environ 18.000 dollars selon la Banque mondiale. Quelque 77.000 électeurs voteront sur trois jours, à partir de jeudi. Les résultats sont attendus dans la nuit de samedi à dimanche dans l’archipel de 115 îles surtout connu pour son tourisme de luxe, mais également gangréné par le trafic d’héroïne. Wavel Ramkalawan, le président de Linyon Democratik Seselwa (LDS, Union démocratique seychelloise) brigue un second mandat. Ce prêtre anglican a été le dirigeant de l’opposition de 1998 à 2011 et de 2015 à 2020... avant de l’emporter en 2020. Son principal adversaire est le médecin Patrick Herminie, à la tête de United Seychelles (US), nom de l’ex-parti unique qui avait, jusqu’au précédent scrutin, donné au pays tous ses chefs d’Etat depuis 1977. Il a été inculpé fin 2023 pour «sorcellerie». Des accusations qu’il a qualifiées de «politiques», et qui ont été levées quelques mois plus tard. Drogue et argent qatari M. Herminie avait été à la tête de l’agence gouvernementale antidrogue. Il pourrait profiter du bilan critiqué du président sortant en matière de trafic de stupéfiants -- bien que le sujet n’ait pas dominé les débats en amont du vote. D’après l’Agence pour la prévention de l’abus de drogues et la réadaptation (APDAR), entre 5.000 et 6.000 personnes consomment de l’héroïne sur l’archipel. Ces chiffres sont basés sur le nombre d’inscrits au programme de méthadone, un médicament de substitution. Mais d’autres estimations évoquent plus de 10.000 consommateurs, soit environ 10% de la population. Patrick Herminie pourrait surtout bénéficier de la colère causée par la perte de souveraineté de l’archipel sur l'île d’Assomption, cédée l’année dernière par l’exécutif de Wavel Ramkalawan pour 70 ans à un promoteur qatari afin qu’il y construise un hôtel de luxe. Un accord que l’opposant a promis d’annuler. Une nouvelle piste d’atterrissage vient d'être construite sur ce banc de sable à environ mille kilomètres de Mahé, l'île principale de l’archipel, qui pourrait permettre aux touristes fortunés d'éviter les démarches comme la douane et les procédures d’immigration sur l'île principale. Mais c’est surtout sa proximité avec Aldabra, un site du patrimoine de l’Unesco situé à une quarantaine de kilomètres d’Assomption, qui inquiète. Aldabra abrite la plus grosse population de tortues terrestres, et un écosystème encore à l'état naturel. Des photos diffusées sur les réseaux sociaux montrant des machines sur la plage et une tortue à la carapace cassée ont suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. Nombre record de candidats En l’absence d’un institut national de sondages, les prédictions se font selon le nombre de personnes présentes lors des rassemblements politiques des différentes formations ces dernières semaines. Ils montrent une légère avancée du parti du pouvoir -- mais la méthode est approximative. Colonie française puis britannique, les Seychelles ont accédé à l’indépendance en 1976 et sont une démocratie relativement jeune. La première élection multipartite a eu lieu en 1993 après l’adoption d’une nouvelle Constitution. Les trois quarts de la population (121.355 habitants en 2024 selon la Banque Mondiale) vivent sur l'île principale de Mahé, où se trouve la capitale Victoria. Un nombre record de huit candidats à la présidentielle figureront sur les bulletins de vote, ce qui montre un mécontentement vis-à-vis du gouvernement et des partis traditionnels, selon l’ex-député Georges Bibi. Les deux principaux partis sont toutefois largement favoris. Le président sortant, qui a refusé de participer aux débats télévisés, espère surfer sur la stabilité économique et les progrès dans la lutte anticorruption. «Nous sommes un pays qui fait mieux que beaucoup de pays européens dans la lutte contre la corruption», s’est-il félicité lors d’un de ses derniers rassemblements à Victoria. Rassin VANNIER © Agence France-Presse