
La BCE invite les marchés à la patience

La Banque centrale européenne (BCE) estime qu’il est trop tôt pour faire un pas de plus vers la sortie de son programme de soutien exceptionnel à l’économie de la zone euro. A l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs hier, l’institution a décidé de garder sa politique monétaire inchangée et s’est abstenue de donner des indices sur la date à laquelle elle pourrait modifier son programme d’achats d’actifs (QE).
En juin, la BCE avait infléchi sa communication en insistant sur la relative bonne santé de l’économie européenne. De quoi renforcer les attentes d’une réduction progressive du QE de 60 milliards d’euros par mois qui, à ce jour, doit se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Hier, son président Mario Draghi a cependant insisté sur le fait qu’il fallait être «patient». Si la reprise est bien là, la BCE estime qu’«une politique monétaire encore très accommodante est nécessaire», compte tenu de la faiblesse de l’inflation (à 1,3% en juin).
Attention au niveau élevé de l’euro
Mario Draghi s’est employé à expliquer que les marchés avaient interprété à tort comme très optimistes les propos sur l’inflation qu’il avait tenus à Sintra. «La dernière chose que souhaite le conseil des gouverneurs est de provoquer un resserrement involontaire des conditions financières», a-t-il souligné. Il a par ailleurs ajouté que le niveau élevé de l’euro méritait «une certaine attention».
Le conseil des gouverneurs a convenu à l’unanimité de garder inchangée la communication de la banque centrale et de ne pas fixer de date pour discuter d’un changement de la politique monétaire. Celle-ci sera réévaluée «à l’automne» aux dires de Mario Draghi alors que les banquiers centraux ont des réunions prévues sur ce sujet les 7 septembre et 26 octobre prochains.
La BCE tente «d’imposer le calme sur les marchés financiers cet été en stoppant, voire en inversant les spéculations sur son prochain désengagement (tapering)», analyse le chef économiste d’ING, Carsten Brzeski. «Nous continuons de penser qu’un infléchissement de la politique monétaire sera annoncé le 7 septembre après la révisions des prévisions économiques. Cependant, la probabilité que cette annonce soit reportée au 26 octobre a augmenté», conclut Alan Lemangnen chez Natixis.
Les marchés ont accueilli de façon mitigée les propos de Mario Draghi. Si les rendements des titres d’Etat des pays de la zone euro se détendaient hier, l’euro continuait de s’apprécier face au dollar, à 1,16.
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