
ICE cherche à assurer la survie du Libor
La crédibilité du Libor reste encore à reconstruire. ICE Benchmark Administration (IBA), administrateur du taux depuis début 2014, remplaçant la BBA (British Bankers’ Association), a publié samedi dernier les données du Libor allant du taux au jour le jour au taux à 12 mois en dollar, euro, franc suisse, yen et livre sterling, issus des contributions de 20 banques avec une méthodologie en cascade (waterfall methodology). Celle-ci «constitue un nouveau pas vers une approche standardisée des souscriptions, en établissant une ‘définition unique du Libor’, qui repose sur une ‘méthodologie issue des données de transactions’ et visant à remplacer la vieille question: A quel taux pourriez-vous emprunter des fonds si vous deviez le faire et en acceptant ensuite les offres interbancaires juste avant 11h de Londres», rappelle SG CIB.
Problème de crédibilité
Les prix moyens publiés sont pondérées par l’heure et par les volumes, et comprennent les dépôts non sécurisés, les billets de trésorerie et les certificats de dépôt. Les transactions sont ensuite ajustées en fonction des taux corrélés (OIS, futures, repos, taux banque centrale, taux courts Etat) et soumises au jugement d’experts. Les taux de l’IBA montrent des niveaux plus faibles et plus volatils que le Libor actuel, sur la plupart des maturités et des devises, au cours des quatre derniers mois de l’année 2017. «Une plus forte volatilité n’est pas en soi un problème si elle reflète des conditions sous-jacentes de marchés, et pas juste un bruit. Une volatilité plus élevée au cours de périodes clés telles que des fins de mois et de trimestres est une réalité de marché», indique l’IBA.
Si ICE cherche à installer la crédibilité de sa méthodologie pour faire perdurer le Libor au-delà de sa fin annoncée fin 2021, lorsque la Financial Conduct Authority cessera de l’encadrer, «avec la hausse récente rapide du Libor sans problème de financement, sa crédibilité en tant que taux de référence est posée», alerte SG CIB. Le spread entre les taux 3 mois Libor et OIS en dollar a dépassé les 50 pb pour la première fois depuis 2011 sous l’effet de la hausse des émissions de T-Bills. «Avec les fortes réserves excédentaires et la disette de transactions au jour le jour, le Libor ne reflète plus les coûts d’emprunts interbancaires qui dépendent de beaucoup d’autres facteurs (rapatriement de cash des sociétés, coût entre devises, disponibilités de dollar, certificats de dépôts,...) qui expliquent la hausse récente» du taux, explique SG CIB.
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