Franck Riboud cède les rênes opérationnelles de Danone

Le PDG du groupe depuis 1996 conservera au 1er octobre la présidence du conseil, la direction générale étant confiée à Emmanuel Faber
Benoît Menou

Danone teste une nouvelle recette, celle de la dissociation à sa tête des fonctions de présidence et de direction générale. Une décision prise hier, selon le groupe, par le conseil d’administration, sur proposition de Franck Riboud, PDG du groupe agroalimentaire depuis mai 1996. L’initiative répond au souhait de son dirigeant, qui conserve la présidence du conseil, «de se concentrer sur les grandes orientations stratégiques de Danone à moyen et long terme et de préparer dans les meilleures conditions sa succession à la tête de l’entreprise», indique le groupe. Le dirigeant est, jusqu’au 7 novembre, âgé de 58 ans.

L’évolution de gouvernance intervient à compter du 1er octobre prochain. Entré chez Danone en 1997, directeur général délégué responsable des grandes fonctions corporate (finances et ressources humaines notamment) depuis janvier 2008, et vice-président du conseil d’administration depuis avril 2011, Emmanuel Faber est nommé directeur général. A 50 ans, il a, selon Franck Riboud, joué depuis 1997, «à mes côtés», «un rôle déterminant dans toutes les décisions importantes de Danone et dans leur mise en œuvre». Danone précise qu’il est ainsi «mis un terme» aux fonctions de directeur général délégué de Bernard Hours.

Le groupe précise que «dans cette logique», un comité stratégique du conseil d’administration est mis en place, «animé» par son président et auquel participera le directeur général. L’évolution de gouvernance passe par la «mise en place d’une présidence renforcée», «afin que Franck Riboud continue de faire bénéficier la société de sa connaissance intime des marchés, de la culture et de l’environnement de Danone».

La nouvelle intervient au moment où le numéro un mondial des produits laitiers frais et de l’eau peine dans les produits laitiers en Europe et dans la nutrition infantile en Asie. Aux yeux de Pierre Tegner, analyste de Natixis, «tout ceci ne peut que faciliter l’amélioration de l’exécution opérationnelle». De fait, cette décision démontre selon lui «la grande lucidité, le pragmatisme et surtout le courage de Franck Riboud», mais elle reflète «peut être aussi le fait que la menace vis-à-vis de l’indépendance de Danone est prise au sérieux par le top management». «Franck Riboud a fait un travail formidable, il a transformé le groupe, mais il était probablement temps qu’il passe la main», a de son côté estimé Jon Cox, analyste de Kepler-Cheuvreux.

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