
« De nouvelles techniques de ‘portfolio trading’ permettent d’améliorer la liquidité »
Comment a évolué la liquidité obligataire depuis janvier ?
Malgré la volatilité et un écartement des fourchettes bid-ask par rapport à 2021 – où celles-ci étaient exceptionnellement serrées –, le marché est resté fluide, avec la possibilité de transférer du risque toute l’année jusqu’à présent. Même si les autres indicateurs de liquidité (baisse des volumes, marché primaire de crédit) ont aussi montré que la hausse de la volatilité a augmenté le coût de la liquidité. Dans cet environnement, nous avons surtout vu, aux deuxième et troisième trimestres, un doublement de l’utilisation des opérations sur des paniers d’obligations (portfolio trades), particulièrement sur le crédit.
Quels avantages a le portfolio trading ?
Ces opérations permettent au teneur de marché, comme pour les ETF (exchange-traded funds), de mieux répartir les risques, et donc au client institutionnel d’avoir la certitude d’exécuter le transfert plus rapidement tout en obtenant de meilleurs prix. Une tendance forte, avec l’arrivée de nouveaux fournisseurs de liquidité et de plateformes d’exécution électroniques. Selon Trace (Trade Reporting and Compliance Engine), les opérations sur des paniers IG-HY représentent déjà plus de 8 % des volumes aux Etats-Unis. Chez Jane Street, nous avons vu une croissance de 52 % des montants notionnels en 2021, et cela s’est poursuivi en 2022, avec des mois record en mars et en mai.
Comment voyez-vous le trading obligataire à l’avenir ?
A court terme, le portfolio trading continuera d’être une tendance clé, en particulier sur les marchés émergents et pour la négociation de différents sous-jacents au sein d’un même portefeuille. Des solutions plus automatisées, via des offres algorithmiques, permettront de gérer ces transferts de la liquidité via des transactions plus importantes avec plus de finesse et de fréquence. A plus long terme, nous espérons plus de transparence sur le marché obligataire en Europe, avec une base de données (consolidated tape) et un reporting des transactions en temps réel comme c’est envisagé par les régulateurs.
Propos recueillis par Fabrice Anselmi
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