
Commerzbank éloigne le spectre d’une nationalisation
Commerzbank, qui entend se passer de l’aide de l’Etat pour se conformer aux exigences du superviseur bancaire européen (EBA), éloigne le spectre d’une nationalisation. Comme annoncé le 23 février lors des résultats annuels, la banque allemande a procédé hier à une nouvelle augmentation de capital. Commerzbank a procédé au rachat de titres de dette hybride que le groupe a convertis en actions, augmentant son capital de 7% à 776 millions d’euros, contre un accroissement de 10% initialement visé.
Le problème «du capital a été résolu avec cette nouvelle mesure. (…) Nous nous attendons à ce que l’EBA [qui requiert un ratio core tier one de 9% à fin juin 2012, ndlr] approuve les plans de recapitalisation de Commerzbank et qu’aucune augmentation de capital additionnelle ne soit nécessaire», estime Philipp Hässler, de la banque Equinet. CA Cheuvreux a intégré Commerzbank au sein de sa liste des valeurs européennes favorites, estimant que «la situation capitalistique de la banque ne représente plus un problème».
Le prêteur allemand, qui doit combler un besoin de recapitalisation de 5,3 milliards d’euros pour fin juin, avait déjà réduit ce montant à 1,8 milliard à fin 2011. Alors que le ratio core tier one de Commerzbank s’élevait fin 2011 à 9,9%, il devrait atteindre 9,2% en 2013 selon les hypothèses prudentes de CA Cheuvreux.
Cette dernière opération, la troisième depuis un peu plus d’un an, aura un impact positif de 1,2 milliard d’euros sur les fonds propres durs et de 484 millions d’euros sur le résultat net avant impôt de Commerzbank à horizon 2017, du fait de la réduction des intérêts sur la dette hybride. La banque allemande enregistrera par ailleurs une plus-value nette de 87 millions d’euros.
L’Etat fédéral, qui détient 25% du capital de Commerzbank, a participé à l’opération (dirigée par Goldman Sachs) afin de maintenir sa participation. Alors que les actionnaires n’ayant pas participé à l’opération ont été dilués, le titre chutait de 3,6% à 1,9 euro lundi.
En vue de s’adapter aux nouvelles normes de solvabilité Bâle 3, Credit Suisse, qui affichait à fin 2011 un ratio core tier one de 10,7%, a également annoncé lundi une offre de rachat de titres (tier one et tier two) pour un montant de 4 milliards de francs suisses (3,3 milliards d’euros).
Plus d'articles Economie & Marchés
-
La Banque de France annonce un résultat net positif
L’institution apporte 4,4 milliards de résultat aux Fonds pour Risques Généraux afin d’éviter les pertes à venir liées à la hausse des taux. -
L’accélération de l’inflation britannique complique l’équation de la Banque d’Angleterre
Les prix à la consommation ont surpris à la hausse, avec une progression de 10,4% sur un an au Royaume-Uni. Les opérateurs ont revu en hausse leurs prévisions de relèvement des taux par la Banque d'Angleterre. -
La Banque d’Angleterre est proche de la pause monétaire
Les bons indicateurs économiques militent pour une hausse de 25 points de base du taux directeur jeudi malgré le risque bancaire. Mais ce devrait être la dernière.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Bras de fer
Automobile: les libéraux allemands font le forcing sur les carburants synthétiques
Le ministre des Transports menace de ne pas voter à Bruxelles l'interdiction du moteur thermique à partir de 2035 -
Tournant
Royaume-Uni: l'accord sur le protocole nord-irlandais marque-t-il la fin de la politique partisane sur le Brexit?
Les compromis consentis par l’Union européenne et le soutien de principe du Labour mettent les « Brexiter » dos au mur -
Edifiant
Politique du logement: 38 milliards pour quels résultats?
Les pouvoirs publics consacrent un budget bien supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne pour aider les Français à mieux se loger. Sans atteindre les effets attendus