Bruxelles planche sur un renforcement du programme «InvestEU»

L’augmentation de sa dotation sera abordée cet été lors des négociations de mi-parcours du cadre budgétaire européen 2021-2027. Mais, comme à l’accoutumée en la matière, leur issue dépendra en bonne partie de la position commune des Etats membres.
A Bruxelles
La vice-présidente de la BEI Teresa Czerwińska  auditionnée par les commissions Econ et Budg du  Parlement européen le 6 mars 2023
La vice-présidente de la BEI, Teresa Czerwińska, lors de son audition par les commissions Econ et Budg du Parlement européen le 6 mars 2023.  -  European Union

InvestEU est victime de son succès. A tel point que la Commission européenne songe sérieusement à renforcer les moyens alloués à ce programme communautaire, successeur du plan d’investissement Juncker. Les commissaires européens à l'Économie, Paolo Gentiloni, et au Budget Johannes Hahn, l’ont expliqué d’une récente audition par les commissions Econ et Budg du Parlement européen.

Mis en œuvre en majeure partie par la Banque européenne d’investissement (BEI), dont la vice-présidente Teresa Czerwińska était également auditionnée, InvestEU comporte une garantie publique de 26 milliards d’euros, vouée à mobiliser 400 milliards d’euros d’investissements privés sur la période 2021-2027. Cette estimation de son effet de levier est jugée «réaliste» par Johannes Hahn, et même «quelque peu conservatrice» par Teresa Czerwińska. Les trois responsables de l’UE ont ainsi mis en avant la réussite du programme, deux ans après le début de sa mise en œuvre.

Cette garantie, issue principalement du budget de l’UE, est destinée à des projets d’infrastructures durables (pour 37% du total de l’enveloppe), de recherche, d’innovation et de numérisation (25,1%), ou pour les PME (26,3%). L’idée de gonfler cette enveloppe a été relancée à l’occasion des débats autour de la réponse de l’UE à l’Inflation Reduction Act des Etats-Unis. Elle sera abordée lors de la révision de mi-parcours du cadre budgétaire européen 2021-2027, cet été. Bruxelles devrait dévoiler une proposition initiale en la matière d’ici juin.

Cette augmentation paraît d’autant plus nécessaire que le gros de la garantie devra être utilisé d’ici à fin 2024, selon les règles agréées par les négociateurs de l’UE en 2020. La priorité était alors de prévoir un maximum d’investissements à court terme pour lutter contre les conséquences économiques de la pandémie, que l’on envisageait autrement plus durables.

A lire aussi: Face à l’IRA américain, l’Union européenne a déjà les poches pleines

Succès du programme

«D’ici la fin de l’année, près de 15 milliards d’euros de garanties devront être approuvés, laissant seulement 11 milliards pour le reste de la période budgétaire. Or la demande du marché pour certains produits dépasse considérablement les capacités d’InvestEU. Cela démontre l’importance et l'étendue du succès de ce programme. C’est pourquoi nous évaluons actuellement comment le financement total pourrait être augmenté, en particulier pour la période 2024-2027», a expliqué Paolo Gentiloni.

Le conservateur autrichien Johannes Hahn s’est montré plus prudent, sans pour autant nier l’existence de ces pourparlers au sein de l’exécutif communautaire, ni leur nécessité. Comme à l’accoutumée en matière budgétaire, leur issue dépendra en bonne partie de la position commune des Etats membres.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Union européenne

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...