BGC Partners lance les hostilités pour le contrôle de GFI

Le CME et le courtier interbancaire s’opposent sur la valorisation des activités traditionnelles de brokerage, confrontées à un défi structurel
Alexandre Garabedian

BGC Partners s’est lassé d’attendre. Le courtier interbancaire a lancé hier une offre hostile d’achat sur son concurrent GFI, dont il détient déjà 13,5% du capital. A 5,25 dollars en numéraire par action, l’offre dépasse de 15% le prix de 4,55 dollars en titres proposé en juillet par le Chicago Mercantile Exchange (CME) dans le cadre d’un accord amiable. L’OPA valorise la cible à 675 millions de dollars hors dette. Conseillé par Cantor Fitzgerald et Wachtell Lipton, l’acquéreur s’est assuré auprès de Morgan Stanley un prêt-relais de 350 millions.

BGC ayant dévoilé cette offre en septembre, les deux courtiers avaient pris langue. Mais Howard Lutnick, le patron de BGC, a estimé hier qu’on lui avait opposé «des demandes non raisonnables et des manœuvres dilatoires».

L’offre à 580 millions de la Bourse de Chicago est plus favorable aux dirigeants de GFI. Ceux-ci ont prévu de reprendre pour leur compte les activités de courtage et de compensation au prix de 165 millions de dollars en cash, et d’assumer 63 millions de passifs, dont des rémunérations différées. Le CME ne s’intéresse en effet qu’aux solutions technologiques de GFI: Fenics, pour les changes, et surtout Trayport, dédiée au trading sur les marchés européens de l’énergie. Ces activités de logiciels se rémunèrent toutes deux sous forme de licences et d’abonnements. A 51,4 millions de dollars au premier semestre, leur contribution aux revenus du groupe est passée de 9% à 11% en un an, mais leur valeur est déjà bien supérieure à celle du courtage aux yeux du CME. Les résultats du métier historique ont souffert ces dernières années d’une baisse des volumes et de la volatilité, de la pression réglementaire sur les clients des courtiers, et de la structure de coûts salariaux élevée de l’industrie.

BGC Partners, au contraire, voit dans l’opération à double détente du CME un moyen pour les dirigeants de GFI de racheter l’activité brokerage «avec une décote». Le groupe américain, qui s’est régulièrement opposé à son concurrent dans les prétoires lorsqu’il s’agissait de débaucher des équipes au prix fort, peut il est vrai faire valoir des synergies avec ses propres activités. Entre les deux, les actionnaires trancheront, mais ils semblent déjà préférer BGC. Hier, l’action GFI, passée de 3 à 6 dollars entre fin juillet et mi-septembre, traitait autour de 5,17 dollars.

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