
Bercy traque le cumul des livrets d’épargne réglementée

Le cumul des Livrets A ou des Plans d'épargne logement (PEL), interdit par la loi, est plus que jamais dans le viseur du gouvernement. Un décret paru le 12 mars 2021 se donne pour objectif d’améliorer le contrôle de la multi-détention des produits d'épargne réglementée. Les vérifications préalables à l’ouverture d’un Livret A seront aussi valables pour les autres produits d'épargne réglementée, par exemple le Livret jeune.
Entre autres, le banquier devra rappeler au déposant qu’il ne peut détenir qu’un seul produit d'épargne réglementée de la même catégorie et les sanctions encourues dans le cas contraire. La banque interrogera l’administration fiscale préalablement à toute ouverture de livret afin de vérifier si la personne détient déjà un produit de la même catégorie, et devra refuser l’ouverture le cas échéant.
Encours en forte hausse
Pour les comptes ouverts de manière irrégulière ou dépassant les plafonds autorisés, le client dispose de deux mois pour régulariser sa situation. Dans le cas contraire, les produits d'épargne réglementée sont soldés d’office, et l'établissement transfère les sommes sur un autre compte dans le même établissement ou sur un compte d’attente à défaut.
Ce décret paraît alors que les encours du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) n’ont cessé de croître depuis un an, en raison de l'épargne forcée des ménages. A fin janvier, il atteignait 456 milliards d’euros, une hausse de 10% en un an.
Le texte simplifie également le contrôle de l'éligibilité au compte sur Livret d'épargne populaire, un produit que le gouvernement souhaite promouvoir.
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Gaza: au Conseil de sécurité de l'ONU, la pression s'accroît sur les Américains
Nations unies - Le Conseil de sécurité de l’ONU se prononce une nouvelle fois jeudi sur un texte réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza, un projet porté par la majorité des membres qui veulent tenter d’agir malgré les vetos américains répétés. Les dix membres élus du Conseil avaient lancé des discussions sur ce projet de résolution fin août en réaction à la déclaration officielle par l’ONU de la famine dans le territoire palestinien ravagé par la guerre menée par Israël depuis près de deux ans. Une première version du texte exigeait principalement la levée immédiate de toutes les entraves à l’entrée de l’aide. Mais selon des sources diplomatiques, la France, le Royaume-Uni et la Russie étaient dubitatifs sur l’intérêt d’une résolution uniquement humanitaire de la part d’un organe destiné à maintenir la paix et la sécurité dans le monde, qui aurait de toute façon aussi pu être bloquée par les Etats-Unis. Alors le projet qui sera soumis au vote jeudi après-midi, vu par l’AFP, réclame bien la fin des restrictions de l’aide humanitaire, mais exige aussi «un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza», ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle des otages. Un message que les Etats-Unis ont déjà rejeté plusieurs fois, la dernière en juin lorsqu’ils avaient utilisé un nouveau veto pour protéger leur allié israélien. Colère et frustration Pourquoi se lancer alors dans cette nouvelle tentative qui risque d’aboutir probablement au même résultat? «Ne rien essayer serait trop facile pour les Américains qui n’auraient pas à se justifier et à faire face aux 14 membres du Conseil et à l’opinion publique mondiale», a commenté un diplomate européen, refusant de ne rien faire juste par peur du veto américain. «Ca n’aide pas beaucoup les Palestiniens sur le terrain, mais au moins nous continuons à montrer qu’on essaie», a poursuivi ce diplomate, qui a requis l’anonymat. Le précédent veto avait provoqué une colère inhabituelle des 14 autres membres du Conseil qui manifestent de plus en plus souvent et explicitement leur frustration face à l’incapacité à faire pression sur Israël pour mettre un terme au calvaire des habitants de Gaza. Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à cette guerre qui ravage Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien. Une question qui sera au cœur du sommet annuel de l’ONU la semaine prochaine à New York. Après plus de deux mois et demi de blocage, Israël autorise à nouveau depuis mi-mai l’entrée à Gaza d’une quantité limitée de camions de l’ONU, qui dénonce des quantités largement insuffisantes. Le 22 août, l’ONU a officiellement déclaré la famine dans ce territoire palestinien et en a attribué la responsabilité à Israël, en se fondant sur un rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un organisme mandaté par les Nations unies. Un rapport rejeté par les autorités israéliennes. Pour la première fois, une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU -- mais qui ne parle pas au nom de l’ONU-- a accusé mardi Israël de commettre un «génocide» à Gaza depuis octobre 2023 avec l’intention de «détruire» les Palestiniens. Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS © Agence France-Presse -
Nuisances sonores aériennes : Gonesse réclame un couvre-feu nocturne face aux vols de Roissy
Gonesse - «Ma vie, c’est un enfer», souffle Clara au moment où un avion fend le ciel bleu de Gonesse, près de Roissy. Cette hôtesse de l’air ne peut plus supporter ces bruits incessants, nocifs pour la santé, et plaide pour un couvre-feu la nuit. Cette commune du Val-d’Oise d’environ 27.000 habitants, située à quelques kilomètres des aéroports Paris-Charles de Gaulle et du Bourget, est très exposée aux nuisances sonores aériennes. En mars 2024, une consultation citoyenne est organisée dans près de 150 villes franciliennes. L’interdiction nocturne des vols sur plusieurs aéroports est approuvée à environ 97% des voix exprimées. Si un couvre-feu a été instauré en 1968 à l’aéroport d’Orly, au sud de Paris - aujourd’hui entre 23H30 et 06H00 -, il n’existe pas à Roissy, au nord. En ce samedi de septembre, le forum des associations de Gonesse grouille de monde et les avions, qui défilent à quelques minutes d’intervalle, font partie du décor. A basse altitude, le sigle de la compagnie aérienne est souvent visible. Le ressenti des habitants interrogés par l’AFP varie de la colère à l’adaptation voire la résignation. «La nuit, on dort bien», reconnaît Jean Boulay, «mais on est obligé de fermer les fenêtres», poursuit ce retraité de 88 ans. Sa femme, Monique Boulay, compte «une minute et demie» entre chaque avion, correspondant aux périodes de fort trafic. Juliette (prénom modifié) se dit «tellement habituée» aux nuisances sonores que ça ne lui «fait plus rien». Cette femme de 60 ans n’entend pas les avions la nuit, seulement à partir de 05H00 du matin. L’aéroport de Roissy a affiché 470.000 décollages et atterrissages en 2024, dont quelque 17.000 entre 00H30 et 05h00, rapporte le gestionnaire Aéroports de Paris (ADP). «Droit à la tranquillité» Arrivée à Gonesse en 2009, Karima, mère au foyer de 48 ans, se souvient du bruit la nuit à son arrivée, «devenu banal avec le temps». Pour Jacques, 60 ans, «la nuit, c’est infernal». «L'été on ne peut inviter personne parce qu’on est sous le bruit des avions et la nuit on ne dort pas», dénonce-t-il. En 2024, selon Bruitparif, le bruit aérien enregistré à Gonesse (62 décibels) est supérieur à la valeur limite réglementaire (55) ou celle recommandée par l’OMS (45). Selon ce même observatoire, qui s’appuie sur des données de 2019, 30,4 mois de vie en bonne santé seraient perdus dans cette commune du fait du bruit cumulé des transports, dont 23,3 mois en raison de l’aérien. Il est environ minuit, fin août, quand l’hôtesse de l’air Clara, 50 ans, filme dans sa cuisine à Gonesse le passage bruyant d’un avion. Des nuisances incessantes, d’après elle, qui veut déménager. Elle ne décolère pas contre ceux qu’elle appelle les «bobos de Paris» qui «vont voter à gauche» mais «polluent les autres» en prenant l’avion. Dormant grâce à des bouchons d’oreille, Clara exige un «droit à la tranquillité». «Quand vous avez un tapage nocturne, vous appelez la police. On appelle qui?», interroge-t-elle. «Fatalistes» Clara comme Jacques (prénoms modifiés) appartiennent à l’Association de défense contre les nuisances aériennes (Advocnar), qui tient un stand au forum des associations. Sous le chapiteau blanc, deux t-shirts rouges avec l’inscription: «Stop vols de nuit». «On peut réduire le trafic la nuit, voire mettre un couvre-feu. C’est le cas à Orly, à Nantes plus récemment, à Francfort où il y a un couvre-feu partiel», défend Françoise Brochot, la présidente de l’Advocnar. «On est tout à fait conscient des nuisances que génère le trafic aérien, à commencer par les nuisances sonores», convient Yannael Billard, directeur du développement durable au sein d’ADP, notant cependant une «diminution» de ces dernières, notamment grâce aux nouvelles générations d’avion. Mais le gestionnaire n’est pas favorable à un couvre-feu à Roissy, qui «mettrait très singulièrement en péril l’aéroport et, a fortiori, l’activité cargo». Très engagé contre les nuisances aériennes, Jean-Pierre Blazy, maire socialiste de Gonesse, déplore l’absence, selon lui, de discussions pour réduire les vols de nuit. Dans cette commune, les réactions sont souvent «fatalistes», constate la présidente de l’Advocnar. «Ce sont les plus impactés, et ce sont eux qui adhèrent le moins» à l’association, regrette Françoise Brochot. Antoine BOYER © Agence France-Presse -
Tensions militaires dans les Caraïbes : le Venezuela défie le déploiement américain
Caracas - Le Venezuela a lancé mercredi trois jours d’exercices militaires sur l'île de la Orchila, dans les Caraïbes, alors que les États-Unis ont déployé des navires de guerre dans la zone, officiellement pour une opération anti-drogue. Les États-Unis accusent Nicolas Maduro de diriger un cartel et offrent une récompense de 50 millions de dollars pour la capture du président vénézuélien. Caracas rejette ces accusations et dénonce une «menace». L'île, un territoire de 43 kilomètres carrés où se trouve une base de la marine vénézuélienne, se situe à 97 miles nautiques de l'État vénézuélien de La Guaira et près de l’endroit où les États-Unis ont intercepté un bateau de pêche vénézuélien pendant huit heures pendant le week-end. «Aujourd’hui, notre commandant en chef (le président Nicolas Maduro, ndlr) nous a ordonné un exercice, une manœuvre de campagne baptisée Caraïbes souveraines (...) Il va y avoir un déploiement important de navires de la marine bolivarienne», a déclaré le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino Lopez, à la télévision nationale. «Difficile à croire» «Dans cette conjoncture, nous devons élever notre préparation opérationnelle à un scénario de conflit armé en mer», a-t-il précisé, évoquant le «grand déploiement de navires nord-américains, des destroyers équipés de missiles de croisière guidés avec une puissance menaçant le Venezuela, les Caraïbes et toute l’Amérique latine». La télévision publique a montré des images de bateaux amphibies, de pièces d’artillerie et de navires de guerre vénézuéliens déployés à La Orchila. «Nous avons 12 navires, 22 aéronefs, y compris des chasseurs (...) 20 petits bateaux de la milice spéciale navale», a précisé le vice-amiral de la marine, Irwin Raul Pucci. Lundi, M. Maduro a assuré à propos du déploiement américain qu’il y avait «une agression en cours à caractère militaire» de la part de Washington et que le Venezuela était «habilité par les lois internationales à y répondre». Il a annoncé avoir positionné 25.000 soldats aux frontières tout en appelant la population à s’enrôler dans les milices pour «défendre la patrie». Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello a mis en avant la lutte anti-drogue de son pays, accusé de narcotrafic par M. Trump, se targuant d’avoir saisi plus de 60 tonnes de drogue en 2025, la plus grande quantité saisie depuis l’année 2010. M. Cabello a jugé les accusations américaines «difficile(s) à croire», estimant que l’administration Trump cherchait un «changement de régime» au Venezuela. Selon le président Trump, les États-Unis ont détruit trois embarcations contenant de la drogue qui étaient parties du Venezuela. Caracas a demandé une enquête sur le premier bateau attaqué la semaine dernière, et n’a pas fait de commentaire précis sur les deux derniers. «Concernant les trois embarcations qu’ils mentionnent, on ne sait pas. On ne sait pas. Parce qu’ils disent qu’elles transportaient de la drogue, mais qui a vu la drogue ? Ils disent que le second transportait du fentanyl. D’ici, du Venezuela, du fentanyl? C’est difficile à croire. Très difficile à croire», a déclaré Diosdado Cabello. Barbara AGELVIS et Patrick FORT © Agence France-Presse