
UniCredit n’est plus très sûr de vouloir racheter Banco BPM

L’opération est censée débuter le 28 avril prochain mais elle semble déjà compromise. UniCredit a indiqué vendredi avoir obtenu l’autorisation du gouvernement italien pour racheter sa compatriote Banco BPM tout en prévenant que ce feu vert comportait des conditions «dont la pertinence n’est pas claire».
Quatre jours plus tard, la banque est revenue sur le sujet en précisant que les exigences des autorités se traduisait par des contraintes «sur la manière dont l’entité combinée mènera ses futures activités de crédit et sa gestion de la liquidité, sur le droit de céder des participations et de gérer de manière appropriée les actifs sous gestion d’Anima, et sur les activités d’UniCredit en Russie».
S’étonnant de l’utilisation de «pouvoirs spéciaux» par le gouvernement dans le cadre d’une opération entre deux banques italiennes, UniCredit juge que les conditions imposées «sont sujettes à différentes interprétations et pourraient sembler ne pas être entièrement conformes aux droits italien et européen ainsi qu’aux décisions des autorités de régulation». Elles pourraient par ailleurs «nuire à la pleine liberté [du groupe] et à sa capacité de prendre des décisions saines et prudentes à l’avenir».
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D’ici au 30 juin
Dans ces circonstances, la banque dirigée par Andrea Orcel a demandé des explications au gouvernement italien et, en attendant, elle estime ne pas être «en mesure de prendre une décision définitive concernant la suite de son OPS sur Banco BPM». Selon Reuters, UniCredit pourrait attendre le tout dernier moment, soit potentiellement jusqu’au 30 juin prochain, veille de la date de paiement du rachat de Banco BPM, avant de prendre sa décision.
Sachant que le succès de l’opération n’est de toute manière pas du tout garanti puisque la banque italienne propose 0,175 nouveau titre UniCredit par action Banco BPM, ce qui représente une décote de 8% sur le cours actuel de la cible et la valorise environ 13 milliards d’euros. La décision de Banco BPM de racheter, de son côté, la société de gestion d’actifs Anima en dépit de l’application de conditions réglementaires moins favorables qu’espéré a par ailleurs réduit l’attrait de la banque aux yeux d’UniCredit.
En attendant sa décision finale sur ce dossier, le groupe d’Andrea Orcel pourrait bien faire parler de lui dans quelques jours, à l’occasion de l’assemblée générale de Generali. Prévu le 24 avril, ce rendez-vous très attendu doit acter la reconduction, ou non, du patron actuel de l’assureur, Philippe Donnet, et constituera un moment clé quant à l’avenir du projet de rapprochement entre le groupe italien et le français Natixis.
UniCredit, qui détient plus de 5% de Generali, pourrait jouer un rôle d’arbitre entre une autre banque italienne, Mediobanca, qui soutient Philippe Donnet, et les familles Caltagirone et Del Vecchio, via Delfin, qui s’étaient déjà opposées à sa nomination en 2022.
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