
Une semaine à risque pour les banques américaines

Cette semaine, entre mardi et mercredi, la plupart des grandes banques américaines publieront leurs résultats annuels pour 2019. Les prochains jours concluront donc une année particulièrement faste pour le secteur. Les banques américaines ont affiché une performance de 36,48% l’an dernier, contre 27,48% pour le S&P 500.
Hormis Wells Fargo, dont l’action n’a progressé que de 16,75% en 2019, les grandes banques américaines ont fait généralement mieux que l’indice. La palme revenant à Citigroup, en hausse de 53,45% (57,78% en prenant en compte les dividendes). A noter que sur les dix dernières années, l’indice des principales banques américaines a vu son cours multiplié par 3, comme celui du S&P 500.
Toute la question est de savoir si la surperformance observée en 2019 par rapport à l’ensemble du marché américain va perdurer, ou bien si les risques auxquels le secteur fait face vont prendre le pas. Or, sur ce point, les professionnels se révèlent moins confiants qu’ils ne pouvaient l’être il y a encore quelques mois.
Au troisième trimestre, beaucoup de banques américaines avaient favorablement surpris les marchés. Le niveau bas des taux laissait en effet augurer une baisse de leur marge d’intérêt – ce qui a parfois été le cas. Certaines banques avaient d’ailleurs déjà prévenu le marché que cette source de revenus serait amenée à baisser pendant l’année. Mais cette baisse a été compensée par la bonne tenue des autres activités. Ce scénario devrait se répéter au quatrième trimestre, selon les professionnels. En 2020, les marges d’intérêts devraient rester basses mais les tensions géopolitiques pourraient s’ajouter à ce problème et peser sur l’activité des banques.
Concernant les revenus de trading, qui avaient parfois surpris à la hausse lors de la présentation des derniers résultats trimestriels, ceux-ci devraient encore afficher, au quatrième trimestre 2019, une progression par rapport à l’année précédente, selon les analystes. Cependant, ces sources de revenus restent volatiles par nature.
Les banques américaines devront donc rassurer les investisseurs et les analystes. Ces derniers n’ont pas attendu les publications du dernier trimestre 2019 pour revoir leur avis sur certaines structures. Ainsi, la semaine dernière, UBS a révisé ses recommandations d’acheter à neutre sur les actions de JPMorgan et Bank of America et, de la même manière,Citigroup et Morgan Stanley ont été dégradées par Deutsche Bank. Le large consensus positif sur les banques américaines se fissure.
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État palestinien : l'ONU se penche sur la "déclaration de New York", écartant le Hamas
Nations unies - L’Assemblée générale de l’ONU se prononce vendredi sur la «déclaration de New York» visant à donner un nouveau souffle à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, mais en excluant sans équivoque le Hamas. Alors qu’Israël fustige depuis près de deux ans l’incapacité de l’Assemblée -- et du Conseil de sécurité -- à condamner les attaques sans précédent du mouvement palestinien du 7 octobre 2023, le texte préparé par la France et l’Arabie saoudite est clair. «Nous condamnons les attaques perpétrées le 7 octobre par le Hamas contre des civils» et «le Hamas doit libérer tous les otages» détenus à Gaza, dit-il. Mais la déclaration, qui avait déjà été co-signée en juillet par 17 Etats, dont plusieurs pays arabes, lors de la première partie d’une conférence de l’ONU sur la solution à deux Etats, va plus loin. «Dans le contexte de l’achèvement de la guerre à Gaza, le Hamas doit cesser d’exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec le soutien et la collaboration de la communauté internationale, conformément à l’objectif d’un Etat de Palestine souverain et indépendant.» Ce texte a déjà récemment été endossé par la Ligue arabe, une décision saluée par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, comme «une étape majeure dans l’isolement international et régional du Hamas». «Nous espérons le voir adopté à une très large majorité par l’Assemblée» vendredi, a commenté une source de la présidence française, qui voit cette déclaration comme le socle du sommet que Paris et Ryad co-présideront le 22 septembre à l’ONU à New York, où le président Emmanuel Macron a promis de reconnaître l’Etat palestinien. «Bouclier» contre les critiques «Le fait que l’Assemblée générale soutienne enfin un texte qui condamne le Hamas directement est important», même si les Israéliens diront que «c’est bien trop peu et bien trop tard», a souligné Richard Gowan, de l’International Crisis Group. Grâce à ce texte, les pays qui soutiennent les Palestiniens pourront «rejeter les accusations israéliennes selon lesquelles ils cautionnent implicitement le Hamas», a-t-il déclaré à l’AFP. Et cela «offre un bouclier contre les critiques d’Israël» à ceux qui s’apprêtent à reconnaître l’Etat palestinien». A la suite du président Macron, plusieurs pays ont annoncé qu’ils reconnaîtraient l’Etat palestinien lors de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’ouvre le 22 septembre. Ce processus est vu comme un moyen supplémentaire de faire pression sur Israël pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023. La «déclaration de New York» soumise à l’Assemblée vendredi plaide d’ailleurs aussi pour la «fin de la guerre à Gaza» et un «règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien reposant sur une mise en oeuvre véritable de la solution à deux Etats». Une position habituelle de l’Assemblée. Dans la perspective d’un futur cessez-le-feu, elle évoque également le déploiement d’une «mission internationale temporaire de stabilisation» à Gaza, sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, pour protéger la population, soutenir le renforcement des capacités de l’Etat palestinien et apporter des «garanties de sécurité à la Palestine et à Israël». Environ trois-quarts de 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. Mais après près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza ravagée, l’extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d’annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d’un Etat palestinien soit physiquement impossible gagne du terrain. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyhu, a lui été très clair: «Il n’y aura pas d’Etat palestinien», a-t-il affirmé jeudi. Et son allié américain avait déjà annoncé que le président palestinien, Mahmoud Abbas, ne serait pas autorisé à venir à New York. Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS © Agence France-Presse