Un «Brexit» mettrait les bilans des assureurs britanniques sous pression

Les compagnies d’assurance vie devront réagir sans tarder dans un contexte de forte volatilité. Elles ont néanmoins constitué des réserves pour pertes sur crédit.
Antoine Duroyon
Brexit ahead
Les assureurs britanniques vont clôturer leurs bilans le 30 juin, six jours après le résultat du référendum sur le Brexit.  -  © Fotolia

A quelques jours d’un vote décisif, les analystes spécialistes du secteur de l’assurance s’interrogent sur les conséquences potentielles d’un «Brexit». Dans une note publiée lundi, Barclays souligne que les assureurs britanniques ont peu à craindre d’un point de vue opérationnel. En revanche, leurs bilans pourraient être soumis à de fortes tensions. Les assureurs vie britanniques affichent un levier conséquent sur les marchés de capitaux, «avec des portefeuilles d’investissement qui représentent six fois la taille des actifs nets, soit un gearing parmi les plus élevés au sein des assureurs européens», écrivent les équipes de Barclays.

Peu de temps pour réagir

Prudential, L&G et Aviva constituent le trio de tête en la matière, devant Standard Life et Aegon. St James’s Place fait figure d’exception notable, avec un gearing particulièrement réduit. Facteur aggravant, les compagnies clôtureront leurs bilans le 30 juin, six jours seulement après le résultat du référendum, à un moment où les marchés pourraient être les plus volatils. Les états-majors des assureurs disposeront donc de peu de temps pour réagir.

Barclays indique néanmoins que ce levier doit être relativisé dans la mesure où il ignore les réserves constituées pour pertes sur crédit. Or, les assureurs britanniques, solidement lestés en portefeuilles d’annuités, provisionnent dès qu’ils souscrivent la police.

«Dit simplement, si un vote pour une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne se traduisait par une récession, les assureurs britanniques auraient déjà comptabilisé l’essentiel des pertes anticipées qui seraient compensées par les réserves de défaut, tandis que les assureurs européens (et les assureurs britanniques sans portefeuilles d’annuités) devraient essuyer les pertes au fur et à mesure de l’apparition des défauts», explique Barclays.

Ce timing peu favorable, avec une clôture le 30 juin, pourrait aussi avoir un impact sur le ratio de Solvabilité 2. Standard Life et St James’s Place sont considérés comme étant les plus à l’abri. A contrario, dans le cas d’un scénario de rebond lié au maintien dans l’UE («Bremain»), Standard Life serait là aussi dans une position idéale, suivie par Aviva, considèrent les analystes de Jefferies.

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