Stifel Europe Bank se démarque du seul métier de courtier

Mainfirst Bank a officiellement adopté le nom de Stifel Europe Bank. Ce changement marque aussi une inflexion dans la stratégie de développement de la société.
Franck Joselin
Stifel, banque américaine
La banque américaine Stifel a racheté en 2018 le courtier Mainfirst.  -  Photo Stifel USA.

C’est officiel. Depuis ce matin, la marque MainFirst Bank est devenue Stifel Europe Bank. Ce changement de nom constitue le dernier acte du rachat en 2018 du courtier Mainfirst par l’Américain Stifel. Malgré les apparences, cette transformation n’est pas seulement cosmétique. Elle marque aussi une évolution dans la stratégie de développement de l’entreprise, et résume bien les défis auxquels doivent faire face aujourd’hui les courtiers en Europe.

Ainsi, plutôt que de croître seulement sur les activités d’intermédiation, Stifel Europe Bank entend profiter d’autres expertises en banque de financement et d’investissement que lui apporte sa maison mère américaine. «Nous allons continuer nos activités de recherche et de courtage, mais notre croissance viendra principalement des activités telles que l’equity capital market (ECM), le debt capital market (DCM) ou encore le conseil en fusions et acquisitions», déclare Ebrahim Attarzadeh, CEO de Stifel Europe Bank.

En changent de nom, la banque d’investissement met aussi en avant son appartenance à un grand groupe, qui plus est implanté aux Etats-Unis. «Stifel a donné accès à Mainfirst au marché américain et a permis à notre structure européenne d’offrir à nos clients un service de recherche sur les valeurs américaines», explique Ebrahim Attarzadeh.

La nouvelle identité de Mainfirst lui permet également de séparer les activités de gestion d’actifs – qui restent indépendantes – de l’activité de banque d’investissement. «Nous unir avec un acteur européen était difficile car nos activités étaient redondantes avec beaucoup d’entre eux. Il nous fallait un partenaire qui nous procure des expertises complémentaires dont nous ne disposions pas déjà», explique Ebrahim Attarzadeh.

Et pourtant, la concentration, en Europe, apparaît inévitable. Le métier est devenu extrêmement concurrentiel. Les banques américaines ont envahi le marché et les marges qui ont drastiquement baissé depuis une dizaine d’année. Les banques s’interrogent sur l’opportunité de conserver ces activités alors que les structures plus petites doivent se concentrer pour rester profitables. Le parcours d’Oddo BHF, sur cette activité, en est une bonne illustration. Après avoir repris notamment les activités d’intermédiation de Natixis en 2017, la banque a noué des partenariats ces derniers mois avec ABN Amro et BBVA pour conserver une taille critique.

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