Standard & Poor’s abaisse les notes de plusieurs banques européennes

L’agence de notation évoque la perspective d’un soutien public plus incertain. Deutsche Bank et RBS sont notamment concernées.
Antoine Duroyon

C’est la perspective d’un soutien public désormais «incertain» qui a conduit Standard & Poor’s à abaisser les notes de plusieurs banques européennes, principalement allemandes et britanniques. Les analystes de l’agence préviennent qu’il est désormais difficile de prévoir quel soutien des institutions financières jugées systémiques pourraient recevoir après la récente mise en place de la directive européenne sur le redressement et la résolution des établissements de crédit et des entreprises d’investissement (BRRD).

Outre-Rhin, S&P descend la note de crédit long terme de Deutsche Bank de deux crans, de «A» à «BBB+», avec une perspective stable. Pour sa part, Commerzbank voit sa note chuter d’un niveau, de «A-» à «BBB+». Outre-Manche, les notes de Barclays Bank et de RBS sont ramenées de «A» à «A-» et de «A-» à «BBB+» respectivement. Ces dégradations affectent principalement les filiales opérationnelles des banques, la holding de Barclays (Barclays Plc) conservant ainsi sa note «BBB». La même situation prévaut pour RBS, avec une confirmation de la note «BBB-» pour Royal Bank of Scotland Group Plc. En Italie, la note d’UniCredit passe de «A-» à «BBB», tandis qu’en Autriche, celles d’Erste Group et de Raiffeisen Bank International glissent de «A-» à «BBB+» et «BBB» respectivement. Les deux banques autrichiennes ont une perspective négative, S&P estimant au passage que la concurrence observée au sein du secteur domestique soulève des enjeux en termes de stabilité financière.

«Même si nous n’excluons pas la possibilité que des banques systémiques dans certains de ces pays puissent recevoir un soutien exceptionnel du gouvernement, nous voyons la prédictabilité d’un tel soutien comme s'étant réduit au point de le considérer comme ‘incertain’», écrivent les analystes de S&P. Selon ces nouvelles règles, les actionnaires et les créanciers concernés seront convoqués pour absorber les pertes existantes à concurrence d’au moins 8% du total des passifs.

Cette procédure dite de «bail-in» sera un préalable à une éventuelle mise en œuvre d’un soutien financier public. Les Etats membres ont jusqu’au 1er janvier pour se conformer à ce nouveau cadre. L’Autriche, l’Allemagne et le Royaume-Uni l’ont déjà pleinement appliqué. La France, pour sa part, fait partie des onze pays houspillés par la Commission européenne. Fin mai, Bruxelles leur a donné deux mois pour appliquer intégralement BRRD.

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