Standard Chartered se fixe de nouveaux objectifs financiers

La banque, dont les bénéfices imposables ont chuté de 30% en 2014, va réduire ses coûts et son bilan. Elle exclut de procéder à une augmentation de capital.
Stéphanie Salti, à Londres

Pour Peter Sands, directeur général de Standard Chartered sur le départ, 2014 a constitué «un parfait orage». Baisse des prix des matières premières, taux d’intérêt à des niveaux très bas, sentiment négatif envers les marchés émergents, excès de liquidité, faible volatilité et défis réglementaires n’ont pas contribué à porter l’activité, selon lui. La hausse des coûts (+3% à 10,2 milliards de livres) associée à une augmentation du coût du risque (+32%) et une baisse des revenus (-2 % à 18,2 milliards de dollars) ont achevé de faire de 2014 une année particulièrement difficile pour la banque : Standard Chartered a enregistré une baisse de 30% de ses profits imposables à 4,2 milliards de dollars, comparé à 6 milliards une année plus tôt.

Un résultat jugé très décevant par Peter Sands qui en a clairement assumé la responsabilité en tant que directeur général en décidant de renoncer à son bonus. Quatre directeurs exécutifs du groupe feront de même. Pas question pour autant de procéder à une augmentation de capital. «Nous avons maintenu le dividende et nous comprenons l’importance du dividende pour nos actionnaires. Nous démarrons sur une base de capital solide», a-t-il indiqué.

Remercié la semaine dernière, Peter Sands, qui sera remplacé par Bill Winters en juin, a tenté de redresser une dernière fois la barre en présentant de nouveaux objectifs financiers. Standard Chartered veut désormais atteindre un ratio common equity tier one de 11-12% en 2015, qu’il entend maintenir au cours des années suivantes. L’an dernier, ce ratio a progressé à 10,7%. Le retour sur fonds propres (RoE) de la banque devra aussi atteindre sur le moyen terme plus de 10% : il a chuté de 11,2% à 7,8% entre 2013 et 2014.

Des économies de coûts à hauteur de 1,8 milliard seront également réalisées au cours des trois prochaines années, tandis que le volume des actifs pondérés du risque du groupe devra diminuer à hauteur de 25 à 30 milliards sur les deux prochaines années. Dans une note, Deutsche Bank estime que ces nouveaux objectifs, jugés modestes, ont peu de chances de demeurer au cœur de la feuille de route du futur directeur général au cours des trois prochaines années. «Il est positif que StanChart ne perde pas six mois pour lancer un nouveau plan, écrit la banque. Le problème fondamental demeure cependant qu’un retour sur fonds propres de 10% est loin d’être suffisant pour permettre à StanChart de s’autofinancer».

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